Une fois de plus, la capitale n'a pas dérogé à la tradition; celle d'enregistrer le plus faible taux de participation avec 23% seulement. Encore une fois, les Algériens n'ont pas été au rendez-vous des urnes. Pas moins de 10 millions d'électeurs sur les 18 millions d'inscrits n'ont pas accompli leur devoir électoral. Le fossé entre les citoyens et les formations politiques semble très large. Bien que les taux de participation enregistrés de 44,09 pour les APC et 43,37 pour les APW, sont supérieurs à ceux enregistré lors des dernières législatives, soit 37% seulement, ils demeurent en net recul par rapport aux taux de participation des précédentes élections locales. En effet, lors du scrutin du mois d'octobre 2002, le taux de participation était de 48%. Pourtant, des appels au boycott avaient été lancés et les wilayas de Kabylie avaient boudé les urnes. Ce qui n'est pas le cas, à l'occasion des locales du 29 novembre où pratiquement toutes les formations politiques ont pris part à ces élections locales. Qu'est-ce qui a donc été à l'origine de cette défection de l'électorat? Va-t-on, une fois de plus «accuser» la météo d'avoir empêché les Algériens d'accomplir leur devoir électoral? Pourquoi ne pas justifier l'indifférence des électeurs par la prestation des exécutifs sortants, les retombées des dernières intempéries, la défaillance des pouvoirs publics dans la prise en charge des sinistrés et surtout les discours des candidats qui apparemment, n'auront pas été convaincants? Même si le mérite de la dernière campagne électorale était, sans conteste d'avoir amorcé un débat de fond sur la gestion des collectivités locales. A l'exception de quelques wilayas où le taux de participation a dépassé les 50%, à l'image de Tindouf (70%), Tamanrasset (60%), Illizi (62%), El Tarf (59%) et Ghardaïa, Naâma, Khenchela et El Oued avec 51% chacune, les autres wilayas ont enregistré des taux de participation inférieurs ou égals à 50%. Une fois de plus, la capitale n'a pas dérogé à la tradition; celle d'enregistrer le plus faible taux de participation avec 23% seulement. C'est dans les principales localités d'Alger qu'ont été enregistrés des dégâts humains et matériels lors des récentes intempéries. Quant aux wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, qui enregistrent habituellement un faible taux de participation, elles ont renoué cette fois avec les urnes, avec respectivement, 42,47%, 42,20% et 43%. Pour le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui s'exprimait, hier, lors d'une conférence de presse, le taux de participation enregistré «réhabilite les institutions élues et leur redonne leur crédibilité et les encourage à être plus audacieuses dans les réformes locales». Avant d'ajouter que cet «excellent taux de participation, malgré le mauvais temps qu'a connu le nord du pays, signifie que les gens adhèrent et font confiance de plus en plus au processus électoral», estime le ministre de l'Intérieur. Contrairement aux analyses des observateurs qui considèrent que les partis politiques n'ont pas réussi à mobiliser les foules, M.Zerhouni soutient le contraire: «C'est incontestablement un changement qualitatif dans la composante des listes de candidatures, qui a dû avoir son effet pour la mobilisation des citoyens». Là aussi, c'est un tout autre débat, puisque le profil des candidats et leur niveau d'instruction ne sont connus que de ceux qui ont confectionné les listes.