Siégeant en session criminelle, la cour de justice de Annaba a prononcé, avant-hier soir, des peines allant de 5 à 20 années de réclusion criminelle à l'encontre de six individus, poursuivis pour blanchiment d'argent, détention et commercialisation des stupéfiants. Cette affaire de trafic de cocaïne, saisie pour la première fois en Algérie et qui a secoué l'ensemble des wilayas de l'extrême nord-est du pays, surtout celles de Annaba et d'El-Tarf, remonte au 12 juillet 2006. Ce jour-là, les éléments de la Gendarmerie nationale du Saint-Cloud à Annaba, qui agissaient sur informations, avaient réussi à arrêter en flagrant délit un individu sur la plage Belvédère qui était sur le point d'écouler près de deux kilogrammes de cocaïne. À l'issue des investigations de plusieurs semaines, les enquêteurs ont pu remonter la filière de ce réseau et procéder à l'arrestation de deux autres individus originaires de Annaba impliqués dans ce trafic et l'identification du fournisseur principal, un contrebandier notoire originaire d'Oum-Teboul (El-Tarf), âgé d'une trentaine d'années, et qui fait déjà l'objet d'un mandat d'arrêt pour ce même trafic. Selon l'arrêt de renvoi, moins de deux semaines avant le coup de filet sur la plage de Belvédère, soit le 29 juin 2006, une importante quantité de cocaïne avait été découverte, chez le principal accusé dans cette affaire, lors d'un contrôle de routine au niveau d'un barrage de la gendarmerie, dressé à hauteur du village Kantra Hamra, non loin de la ville d'El-Kala. Cependant, ce "baron" avait réussi à prendre la fuite en abandonnant une camionnette de marchandises appartenant à son père, à bord de laquelle il a été découvert 6,6 kg. Mais après une cavale qui a duré plusieurs mois, celui-ci s'est livré à la justice, plus précisément au mois d'octobre 2006. À la barre, le principal mis en cause, T. K. avait reconnu avoir découvert à quelques miles des côtes d'El-Kala, 20 kilogrammes de cocaïne enveloppés dans un sachet en plastique, dont douze kilogrammes ont été écoulés auprès d'un certain A. H., originaire de Sidi Bel-Abbès, actuellement en fuite, et un ressortissant libyen. Le reste de la marchandise avait été écoulée par le réseau annabi. À l'issue des auditions des accusés, le ministère public près la cour de Annaba avait requis la perpétuité pour l'ensemble des membres de ce réseau de trafic de cocaïne. B. BADIS