Au moment où l'on pensait que la JSK baignait dans la sérénité la plus totale, voilà que son coach attitré, Moussa Saïb, surprend toute l'opinion sportive en brandissant la menace de quitter la barre technique du club kabyle durant le prochain mercato. Une telle déclaration, lancée samedi soir sur les ondes de la radio Chaîne III, aura surpris, mais aussi déçu un bon nombre de supporters kabyles dans la mesure où rien ne laissait présager un tel pavé dans la mare du fait que le leader actuel du championnat donnait la nette impression de baigner dans une atmosphère teintée d'optimisme et d'euphorie. À la fin du match JSK-ASK, Moussa Saïb respirait pourtant la satisfaction des grands jours, surtout que ses poulains venaient d'arracher une victoire miraculeuse dans le temps additionnel pour porter son avance à quatre points sur ses deux poursuivants immédiats, l'USM Alger et l'Entente de Sétif, même si le dernier club nommé compte encore un match retard face au CRB au stade du 20-Août. Simple “coup de gueule” ou véritable sonnette d'alarme de la part du coach de la JSK ? Difficile à cerner, en tout cas, lorsqu'on saura que Saïb avait les coudées franches pour diriger le gouvernail et maîtriser sa feuille de route comme bon lui semble. Saïb qui, dans un passé plus ou moins récent, avait multiplié ce genre de réactions parfois imprévisibles, aura affiché pourtant, ces derniers temps, une plus grande maîtrise dans la gestion de son groupe et ses relations avec les joueurs et les dirigeants. Pour étayer sa menace de quitter le club kabyle, Moussa Saïb a déclaré publiquement à la radio que “certaines personnes qui tournent autour du club s'immiscent dans la gestion de l'équipe” et à Saïb d'évoquer “l'affaire Demba” qui avait été sanctionné financièrement alors qu'il avait émis le vœu de le suspendre carrément pour avoir commis l'imprudence d'arriver en retard à l'entraînement. “Un club professionnel doit se soumettre à une discipline de rigueur où il n'y a pas de place aux sentiments”, dira Saïb qui aurait dû, à notre sens, cibler franchement les “parasites” qu'il désigne du doigt et en parler avec qui de droit, autrement dit, les dirigeants du club et à leur tête, le président Hannachi. Ce dernier, qui s'est absenté durant une semaine pour subir des soins en France, est encore souffrant. Pour preuve, il est rentré jeudi soir de Paris et a brillé par son absence vendredi dernier, au match JSK-ASK. Même si le président de la JSK était injoignable hier au téléphone, il semble bien qu'il aurait eu un tête-à-tête avec l'entraîneur pour le rassurer sur sa mission et lui renouveler toute sa confiance et, surtout, ses larges prérogatives pour diriger la manœuvre. “Personnellement, je me devais de tirer la sonnette d'alarme pour qu'on me laisse travailler en paix. Il n'y a rien de grave dans tout cela, mais il fallait éclaircir certains points avec le président. Ça s'est fait puisque je lui ai adressé un rapport détaillé sur toutes les médiations à apporter dans la gestion et le parcours de l'équipe dans l'intérêt général de tout le monde”, nous a déclaré, hier à la mi-journée, Moussa Saïb. Mohamed Haouchine