Malgré la baisse de température annoncée, la ville de Médéa a retrouvé de la couleur, du mouvement, surtout après des années d'isolement et de terreur. Elle est même devenue un modèle, selon Amar Ghoul, le ministre des Travaux publics qui y était hier en visite. Signe aussi d'un renouveau, l'escale du cirque Amar qu'annonce une multitude d'affiches. Restent cependant les différents miradors et les positions de la gendarmerie qui témoignent de cette sanglante période tout en symbolisant la sécurité. La plupart des routes de cette wilaya sont l'objet de projets. À cheval entre le Nord et les Hauts-Plateaux, Médéa a l'avantage de constituer la liaison entre les régions et de bénéficier d'une enveloppe supplémentaire, celle du programme spécial Hauts-Plateaux. La RN1 sera totalement dédoublée ; en tout, ce sont 283 km. Les chemins de wilaya et communaux également sont inscrits, en phase d'étude ou partiellement réalisés. La ligne Médéa-Ouzra est à sa deuxième tranche, le dédoublement de la RN1 entre la Chiffa et Boughezoul est déjà entamé. Le DTP explique dans la folie des chiffres comment arriver à réduire le taux de la pente. Le ministre verra alors plus loin puisqu'il est inscrit dans les projections d'élargir cette route pour en faire une 2 fois 3 voies, et étant donné la pente, M. Ghoul insiste sur l'aménagement d'un couloir spécial pour les poids lourds. Les premières pluies, froides, commencent à mouiller la voie, mais les habitants sont déjà dehors. La vie a repris. Le wali est déjà là à l'accueil avec un grand sourire. Sourire qui n'est pas feint même si M. Zoukh est connu pour son tempérament de contremaître constamment sur les chantiers. Vers Berrouaghia apparaît, à El-Maleh, la première et principale maison cantonnière. À 1 200 mètres d'altitude, elle surplombe toute la vallée. En contrebas, les vestiges du chemin de fer déserté durant les années de terrorisme. La voie ferrée relie Alger à Djelfa via Médéa. Sont prévues 22 maisons de ce type ; une douzaine est déjà réalisée, chacune avec un matériel spécifique. Le ministre a conseillé de recruter les cantonniers dans les communes alentour. La ville de Berrouaghia a l'aspect d'une fin de chantier, avec des routes plus larges, des carrefours aménagés, des espaces verts. Le grand axe sera dédoublé jusqu'à la nouvelle ville de Boughezoul. Mais il contournera la ville qui est appelée à s'étendre une fois achevée. Pour chaque contournement, deux études ont été réalisées. Et le DTP d'expliquer son choix d'une option. “Un beau diable !” s'exclama Ghoul. Le ministre a recommandé, cependant, de tenir compte du projet de la route à grande vitesse qui devra relier Alger au Grand-Sud et dont la première tranche sera Alger-Ghardaïa. “Il faut mettre les projets en harmonie avec cette projection, une conception durable”, dit M. Ghoul, soulignant que le problème financier ne se posait pas. Il a, par ailleurs, insisté sur les dimensions touristiques, fiabilité-durabilité et esthétique à imprimer à ces projets. La DTP est illico chargée de faire les études, d'établir le cahier des charges avec précision des délais et du rythme des réalisations incluant la qualité et l'esthétique environnementale pour lancer l'avis d'appel d'offres au début de l'année prochaine. En fait, c'est un maillage routier total que connaît actuellement la wilaya de Médéa, à tel point que même le ministre a été impressionné par ce dynamisme. Djilali B.