Le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a affirmé, hier, que l'applicabilité de la nouvelle grille des salaires entre en vigueur le 1er janvier 2008. “Le fonctionnaire ne perdra aucun centime à partir du moment où il y aura un rappel systématique sur sa fiche de paie.” Les augmentations de salaires ne toucheront pas tous les fonctionnaires en janvier 2008. L'information est tombée, hier, comme un couperet non sans susciter maintes interrogations dans les milieux des travailleurs. Du coup, la nouvelle grille décidée par le gouvernement et le partenaire social ne sera pas appliquée totalement à partir de la date-butoir comme cela a été annoncé en grande pompe par Abdelaziz Belkhadem à la rentrée sociale. Hier, en marge de la réunion de la commission exécutive avec les travailleurs du secteur de l'électricité, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd, a déclaré à la presse que la nouvelle grille des salaires connaîtra un retard dans sa mise en application dans certaines branches. “Ce qu'il faut retenir, c'est que l'applicabilité de la nouvelle grille entre en vigueur le 1er janvier 2008. Et dans certains cas, les travailleurs, dont le dossier des branches n'est pas finalisé, ne risque de perdre aucun sou. Au contraire, l'employé touchera totalement son dû avec effet rétroactif. Et c'est un engagement ferme. Et ça, je tiens à rassurer tous les travailleurs. Rien n'est remis en cause. Ni les résultats de la bipartite ni la nouvelle grille des salaires”, nous a assuré encore M. Sidi-Saïd. Et pour lever toutes les équivoques, celui-ci nous a rappelé que “54 statuts particuliers ont été soumis à étude entre les fédérations de branches et les représentants des secteurs. La cadence de travail a été maintenue et l'étude des dossiers suit son processus le plus normalement du monde”. Et si le patron de la Centrale syndicale demeure optimiste dans sa vision des choses, en affirmant notamment que les résultats de la bipartite ne sont pas remis en cause, il n'en demeure pas moins que les dossiers des branches ne sont pas finalisés à 100%. Seulement la moitié des dossiers a été paraphée pour le moment. Et pour cause, il y aurait un retard dans l'étude technique, sachant que la procédure des augmentations des salaires est tributaire des consultations entre les commissions des secteurs et les représentants des travailleurs par branches, comme cela avait été décidé lors des réunions entre le partenaire social et le gouvernement. Et si, aux yeux des observateurs, ce retard est un échec, il est évident, comme le soutient le secrétaire général de l'UGTA, que les employés toucheront leur dû avec effet rétroactif et ce “sera visible sur leur fiche de paie”. Et par ricochet, le partenaire social devra encore faire une autre gymnastique pour parer à la colère des travailleurs. Et dans ce cas précis, il est demandé aux travailleurs, de part et d'autre, de prendre leur mal en patience avant que la nouvelle grille des salaires voie le jour dans sa totalité. Un retard qui pénalise, du coup, près de 1,3 million de travailleurs tenus en haleine depuis plus de deux ans et dont les espoirs reposent sur cette bouffée d'oxygène face à un pouvoir d'achat des plus précaires. FARID BELGACEM