Depuis quelques mois, les services de police de la Sûreté de daïra de Khemis Miliana se trouvent face au mystère d'un psychopathe qui prend pour cible les gardiens et les veilleurs de nuit. Il s'attaque de nuit aux gardiens d'écoles primaires et de chantiers dans le but de tuer sans rien voler. Six attaques similaires ont été enregistrées contre les veilleurs de nuit dont trois tués, deux admis en soins intensifs, l'un dans le coma durant trois jours et un autre en est à son 29e jour, alors qu'un troisième a été légèrement blessé. La septième agression, qui a eu lieu la veille de l'Aïd, a amplifié la panique de sorte que bon nombre de cette catégorie de travailleurs se sont rendus au siège de l'APC pour réclamer plus de sécurité. Certains ont exigé une arme. Il est à noter que le corps calciné de la septième victime, Menzoul Abdelkader, 57 ans et père de quatre enfants, a été retrouvé, par le gardien de jour, enroulé dans des couvertures qui a aussitôt avisé la police. L'assaillant, qui a escaladé le mur de la cour, s'est introduit dans le couloir de l'administration en cassant une vitre. L'agresseur a assommé le veilleur de nuit emmitouflé dans des couvertures à l'aide d'un extincteur décroché du mur et s'est emparé de la bouteille d'alcool qui se trouvait dans la boîte à pharmacie et a aspergé sa victime avant d'y mettre le feu. Le psychopathe n'a rien volé même pas les quelques billets dans la veste de sa victime suspendue à la fenêtre. Les veilleurs de nuit, dont la majorité est recrutée dans le cadre de l'emploi des jeunes, perçoivent un “salaire” de 3 700 DA, sans aucune couverture sociale. Certains d'entre eux ne disposent même pas de téléphone pour donner l'alerte. Certains d'entre eux nous ont assuré qu'ils vont démissionner, d'autres désertent carrément leur lieu de travail. La population ne comprend pas comment un criminel peut frapper dans des écoles de nuit sans que la police ne puisse mettre la main dessus. Ceux qui sortent tôt s'équipent de canne ou de barre de fer. Les femmes de ménage des écoles primaires ne rejoignent leurs lieux de travail qu'avec la lumière du jour. Des sources policières tendent à présenter l'agresseur comme un déséquilibré qui s'en prend aux veilleurs de nuit pour des raisons obscures ou parce qu'il aurait été évincé d'un poste similaire. Le seul indice est que les mêmes empreintes ont été retrouvées dans la plupart des lieux de crime. MOHA B.