Résultats insuffisants du plan de circulation dans le Grand-Alger, nomination d'un P-DG pour la compagnie nationale d'Air Algérie en temps opportun, pas de prolongation des délais de contrôle technique des véhicules et d'autres dossiers ont été abordés par le ministre des Transports. “Nous ne sommes pas satisfaits des résultats enregistrés depuis la mise en application du nouveau plan de circulation dans le Grand-Alger. Nous avons, au contraire, constaté beaucoup d'insuffisances. Et tant que les nouvelles rocades en cours de réalisation ne sont pas ouvertes aux automobilistes, il y aura autant de problèmes. Car, pour le moment, nous misons sur la baisse du ratio des véhicules qui circulent dans la capitale.” C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, en marge de l'ouverture de la réunion d'évaluation du secteur et qui a regroupé 48 directeurs de wilaya. Et si cette révélation ne souffre d'aucune ambiguïté, il est évident, aux yeux du ministre, qu'une réunion d'évaluation se tiendra, au courant du premier trimestre de l'année 2008, pour tenter de tirer les premiers enseignements. Et ce sens, Maghlaoui a indiqué que lors de cette réunion, il sera également question de faire un bilan sur la “ligne bleue” avec la wilaya d'Alger. “Pour le moment, on ne peut parler de sa suppression ou de son maintien. C'est une opération-pilote qu'on devra aussi évaluer. Cela dit, on ne doit pas renoncer à une solution si elle constitue un palliatif pour le bon fonctionnement du plan de circulation. Et le dernier mot revient au service technique”, a-t-il affirmé. Cela va sans dire qu'un projet sera incessamment soumis à la wilaya d'Alger pour résoudre les 60 points noirs, en plus d'un projet (actuellement à l'étude) sur la réalisation d'un centre de contrôle de circulation dans le Grand-Alger. Dans le même chapitre, M. Maghlaoui a affirmé que son département n'a pas été sensibilisé sur une éventuelle prorogation des délais du contrôle technique des véhicules. “La balle est dans la camp du citoyen. Nous avons mis un arsenal législatif. Nous avons défini des délais très souples. Nous avons prorogé ces mêmes délais car le parc automobile ne cesse de connaître une croissance. Nous ne pouvons pas faire plus que ça ! La faute incombe à l'automobiliste qui décide de faire sa formalité à la dernière minute. Mon dernier mot : celui qui ne respecte pas la loi va payer”, a-t-il encore déclaré. À ce propos, le ministre a reconnu que la stratégie nationale visant à réduire les accidents de la circulation n'a pas enregistré les résultats escomptés estimant qu'il y a “beaucoup de morts et de blessés sur nos routes. Et la négligence des automobilistes sur l'aspect du contrôle technique est une raison majeure”. Sur un autre volet, M. Maghlaoui a reconnu également que les prestations de services de la compagnie nationale de navigation aérienne Air Algérie restent “insuffisantes”, d'où “la colère des passagers”. “Nous avons, a-t-il dit, 29 aéronefs. Il suffit qu'un avion cause un retard pour des raisons techniques pour que tous les plans de vol subissent un dysfonctionnement.” À ce propos, le ministre a révélé que son département devra proposer, au prochain Conseil interministériel, l'achat de nouveaux aéronefs pour renforcer la flotte nationale et internationale. D'ailleurs, dira encore M. Maghlaoui, deux avions de type ATR, abandonnés par la défunte compagnie aérienne Khalifa Airways seront récupérés et injectés dans le parc desservant les vols domestiques. À la question de savoir si le dossier du trafic de la pièce de rechange est clos, le ministre est resté évasif. “Je ne réponds pas sur un dossier qui est entre les mains de la justice. Une chose est sûre, l'avocat du directeur technique, actuellement sous mandat de dépôt, a demandé la liberté provisoire”, s'est-il limité de déclarer. Idem, par ailleurs, pour la nomination d'un nouveau président-directeur général pour la compagnie aérienne Air Algérie. “Air Algérie a un directeur intérimaire et un conseil d'administration. Donc il n'y a pas d'urgence pour la nomination d'un P-DG. Tout se fera en temps opportun.” Un propos sibyllin qui laisse entendre que la compagnie nationale aérienne connaît une situation de blocage qui ne dit pas son nom. Cela étant dit, le ministre a passé en revue les grands projets du secteur. À commencer par le rail. Optimiste, M. Maghlaoui a indiqué que les grands projets, notamment les lignes ferroviaires de Béchar, Aïn M'lila-Tébessa seront réceptionnés au courant de l'année 2008, en plus de la réception des projets relatifs à la réalisation des téléphériques dans plusieurs villes du pays. “Ce sont des investissements lourds et complexes qui demandent beaucoup de tact. L'Etat a mis de gros moyens et nous serons au rendez-vous. Pour nous, l'année 2008 est un virage décisif pour le secteur”, a-t-il affirmé non sans mettre en exergue les lenteurs et les blocages qu'ont connus tous ces projets vitaux pour l'économie nationale. Enfin, le ministre a évoqué la gestion des ports et le projet de signature du port d'Alger. “Pour le moment, il n'y a ni gestion étrangère, encore moins de signature d'un quelconque contrat. Et nous maintenons notre principe, les grandes infrastructures portuaires resteront un bien de l'Etat”, a-t-il conclu. FARID BELGACEM