Mis en place depuis le 1er juin 2005, le plan de circulation d'Alger, censé décongestionner cette grande ville, n'aura pas servi à grand-chose eu égard aux embouteillages qui empoisonnent les usagers de la route. Ce plan est tout simplement voué à l'échec. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, le reconnaît lui-même en estimant que « les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu'on attendait ». Le premier responsable des Transports, interrogé hier à ce sujet, en marge d'une réunion de travail qui a regroupé les directeurs des transports de son département, impute cet « échec » à l'importance du trafic routier à Alger. « Le plan de circulation à Alger a été mis en place depuis longtemps et malheureusement les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu'on attendait, parce qu'il y a eu un afflux important de véhicules », dira-t-il, précisant que « durant les cinq dernières années, l'Algérie a importé 900 000 véhicules dont presque la moitié est venue agrandir le parc d'Alger et la surface roulante de cette ville n'a pas changé ». De son avis, « tant que nous n'avons pas terminé les rocades qui doivent être faites aux alentours d'Alger, la situation ne s'améliorera pas (…) et quelle que soit l'organisation à mettre en place, il y aura toujours des problèmes de circulation dans cette ville ». Pourquoi alors avoir réfléchi à un plan de circulation s'il est admis que le problème se situe ailleurs ? Justement, la solution se trouve au niveau du département des Travaux publics, comme le suggère M. Maghlaoui. N'était-ce pas aussi aberrant d'initier un plan de circulation sans estimation précise du parc automobile au niveau de la capitale ? Finalement, la solution à cette congestion qui paralyse la capitale viendra « des projets qui sont en cours de préparation ». Le ministre cite, dans ce cadre, le centre de contrôle de la circulation à l'intérieur d'Alger dont les études sont en cours, la soixantaine de points noirs que son département a identifiés et les rocades qui vont être réalisées par le ministère des Travaux publics. Mais même dans ce cas-là, le problème se posera encore sur plusieurs années parce que le parc automobile est appelé à augmenter. Par ailleurs, le ministère doit faire appel à des experts internationaux qui pourront l'éclairer et lui faire part des expériences des grandes métropoles. Sans développer un transport en commun multi nodale efficace, la mobilité conduira toujours à des congestions. M. Maghlaoui, parlant de la ligne bleue, une opération pilote que la wilaya a initié, a estimé qu'« il ne faut renoncer à aucune solution pour essayer d'améliorer la circulation à Alger ». On est tenté de comprendre que le ministre s'oppose à la suppression de cette ligne, pourtant décriée par les usagers de la route, dont l'évaluation est prévue pour ce mois de janvier. Du nouveau pour le transport aérien Sur un autre plan, pour améliorer la qualité de service des passagers, le ministre des Transports a révélé que son département a initié un programme d'achat d'avions supplémentaires qui va être soumis à un conseil interministériel prochainement. Il estime que 29 aéronefs ne suffisent pas à traiter les lignes qui sont mises à la charge d'Air Algérie sur les dessertes intérieures. Mais d'ores et déjà, le ministère compte mettre en service sur les lignes intérieures à partir du mois prochain deux ATR ayant été abandonnés par El Khalifa. M. Maghlaoui a par ailleurs réitéré que son ministère ne prévoyait pas une nouvelle prolongation des délais pour le contrôle technique automobile, dont la plupart expirent le 31 décembre. Ces délais avaient déjà été prorogés trois fois, selon le ministre qui déplore le « comportement » qu'ont beaucoup d'automobilistes à s'acquitter, au dernier moment, de l'obligation de contrôle technique de leur véhicule. Il a estimé que par rapport au parc, « nous avons stabilisé les ratios, mais nous n'avons pas pu diminuer le nombre d'accidents, ni le nombre de décès, ni le nombre de blessés ». Pour ce faire, il faudra, à ses yeux, « réviser les conditions de passage du permis de conduire, continuer à faire du contrôle technique, améliorer la chaussée et renouveler le parc auto ». Le ministre ne semble pas préoccupé par la désignation d'un nouveau directeur général d'Air Algérie. « Air Algérie est dirigée par un intérimaire, un conseil d'administration et une assemblée générale en attendant la désignation d'un nouveau DG », a-t-il dit. Le ministre des Transports a annoncé, sans donner de dates précises, la mise en service en 2008 de cinq projets, dont celui du Métro d'Alger et la création de sociétés de transports urbains dans des wilayas du pays.