De passage à Chlef, après avoir participé dernièrement à la Journée nationale des créateurs qui a eu lieu à Oran, M. Ahmed Alleg, l'inventeur du “chauffe-bain de petite dimension, portable et rechargeable”, nous parle avec enthousiasme de son invention, mais, en revanche, avec regret et amertume vis-à-vis des épineux problèmes plutôt financiers qu'il ne cesse de rencontrer afin de réaliser, voire concrétiser son projet. Après avoir obtenu le brevet d'invention de sa production de la part de l'Institut national algérien de la propriété industrielle Inapi en mai 2007, notre inventeur se livre ensuite à un interminable parcours du combattant. Mais, avant de vider son sac à ce sujet, M. Ahmed Alleg, âgé de 37 ans et originaire de Tizi Ouzou, préfère nous expliquer en quoi consiste son invention. Selon ses explications, il s'agit tout simplement d'un petit appareil utilisé pour avoir de l'eau chaude, appelé chauffe-bain. “Il existe bien sûr des appareils de ce type, mais de dimensions plus grandes et non portatifs parce qu'ils sont tous fixes. Car, on sait que, de nos jours, pour chauffer l'eau, on utilise différents appareils existant déjà comme, par exemple, le chauffe-eau, ou encore le chauffe-bain qui sont en général d'un volume important. Le résultat obtenu par ces appareils après chaque utilisation est identique à celui que peut produire mon invention, c'est-à-dire mon chauffe-bain, sauf que celui-ci est d'une dimension plus réduite puisqu'il est portable et rechargeable. Il ne mesure, en fait, que 15 cm de largeur et 10 cm de hauteur, alors que son épaisseur maximale n'excède pas les 8 cm. On peut facilement le transporter avec soi lors des multiples déplacements, où l'eau chaude n'est pas disponible. Quant à son utilisation, elle est très simple, très maniable et très économique aussi. Il suffit de le placer à une quelconque conduite d'eau froide, à un robinet par exemple, pour avoir ensuite, à partir d'un distributeur, de l'eau chaude. Le mécanisme utilisé à l'intérieur de ce petit chauffe-bain, qui est également doté d'une petite bouteille à gaz chargeable avec un raccord de rechargement d'une tête avec un meneau et d'une autre bouteille de CO2 pour la sécurité de l'ensemble pouvant se déclencher automatiquement en cas de fuite de gaz, comporte tous les éléments indispensables pour son bon fonctionnement et aussi pour l'obtention d'une eau chaude et de qualité”, expliquera M. Alleg. Celui-ci fera savoir, par ailleurs, que pour rendre réelle et effective son invention, il lui faut tout de même des moyens financiers. C'est pourquoi, il a tapé à toutes les portes pour en bénéficier. Mais selon lui toujours, aucune aide ne lui a été accordée malheureusement, et ce, malgré l'importance du projet en question. “Je me suis entièrement consacré à cette invention depuis plusieurs années, j'ai sacrifié tout mon temps et tout ce que je disposais comme moyens afin que cette réalisation soit concrétisée, et finalement utilisée. Mais faute de finances, je n'ai pu réaliser mon rêve. Pis encore, je dois régulièrement m'acquitter des droits de protection de ladite invention conformément à la réglementation en vigueur. J'ai sollicité tout le monde, à savoir pouvoirs publics et particuliers pour une éventuelle aide financière dans le but de mettre sur pied ce projet. Seulement, aucune réponse favorable ne m'a été accordée à ce jour. Ce que je suis en train de subir s'applique à plusieurs autres inventeurs comme moi. On nous invite uniquement à prendre part à des manifestations d'expositions pour nous remettre, en guise de récompense, savez-vous quoi ? un diplôme de participation. Si cela se passait sous d'autres cieux, on aurait bénéficié d'une autre récompense, d'une réelle prise en charge en fait. C'est vraiment regrettable !” conclut notre inventeur qui dispose dans son plan d'action de plusieurs autres inventions — la fontaine de fabrication d'eau entre autres — qu'il souhaite également mettre en pratique, tout en lançant un appel de détresse à tous ceux ou celles qui veulent l'aider et l'encourager. AHMED CHENAOUI