Un mois après les élections locales, la commune de Larbaâ Nath Irathen n'arrive toujours pas à avoir son exécutif communal. Il est vrai que dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui compte 67 communes au total, une cinquantaine d'APC n'ont toujours pas vu leurs exécutifs installés, mais il n'en demeure pas moins que la situation est aussi compliquée qu'inédite dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, où huit élus sur les onze qui devraient composer l'assemblée ne demandent pas autre chose que la dissolution pure et simple de celle-ci avant même son installation. C'est ce que ces huit élus (3 du FLN, 3 du FFS et 2 indépendants) ont clairement exprimé, lors de la première assemblée convoquée le 24 décembre dernier par le président de l'APC, Hocine Lounis, qui a vu les deux points inscrits à l'ordre du jour, à savoir l'installation de l'exécutif et les commissions, récusés par les autres élus qui voulaient imposer comme seul point à cet ordre du jour, le vote de défiance. Avant cette assemblée, ces huit élus, ayant pourtant fait de leur volonté de contribuer au développement de la région leur cheval de bataille durant la campagne électorale pour les élections locales, ont rendu publique une déclaration dans laquelle il est clairement expliqué qu'aucune forme d'alliance ne sera acceptée. La seule voie possible, laisse-t-on entendre à travers la déclaration, est la dissolution de cette assemblée, dont l'exécutif n'est pas encore installé. Selon le président de l'APC, Hocine Lounis, une telle démarche n'est ni éthique ni légale. “La dissolution d'une APC ne peut être prononcée qu'en cas de dissensions graves et par le seul conseil constitutionnel, comme le stipule le code communal. Un retrait de confiance doit être motivé par des faits de gestion et non par la haine ou par des humeurs ou même d'appartenance politique”, nous expliquera-t-il, en ajoutant qu'à Larbaâ Nath Irathen, “il n'y a même pas encore de faits de gestion sur lesquels on pourra nous juger. Ce que font ces élus ce sont des actes politiques et non pas de gestion. Or, dans une APC, la seule politique possible, c'est celle de la bonne gestion et de la bonne gouvernance”. Quant à un éventuel déblocage de cette situation, le P/APC de Larbaâ Nath Irathen dit qu'il reste toujours ouvert à toutes les discussions et à toutes les propositions. “Je suis prêt à toutes les discussions avec mes collègues élus pour former non seulement un exécutif mais surtout une équipe élargie à même de relever le défi du développement de notre commune. Il y va de l'avenir de notre collectivité et de la population locale qui attend beaucoup de choses de nous”, soulignera-t-il. “En attendant la convocation d'une autre assemblée, nous restons sereins et lucides quant au retour à de bons sentiments de ces élus et nous essayons d'accomplir pour le mieux notre travail”, ajoutera M. Hocine Lounis, tout en espérant que la situation se débloquera bientôt. “Sinon, dit-il, ceci entraînera une situation de blocage pour l'année 2008, dans le sens où le budget et les projets d'équipements ne pourront pas être votés, ce qui aura des conséquences fâcheuses sur les travailleurs de l'APC et la population de la commune qui sera prise en otage”. SAMIR LESLOUS