La mesure prise récemment par le gouvernement de mettre en place une structure des prix pour les différents intervenants dans la filière de la transformation du blé dur et de ses dérivés devrait permettre de stabiliser le prix de la semoule qui a connu, ces derniers mois, une hausse vertigineuse et d'autant plus inexplicable. Si le marché de la farine était depuis plusieurs années réglementé grâce à un texte de loi qui fixe les marges revenant aux différents acteurs (prix administré), celui de la semoule est demeuré libre. Mais, la flambée du prix de la semoule sur le marché national a contraint les pouvoirs publics à mettre en place un instrument juridique tendant à mettre un peu d'ordre dans une branche finalement livrée aux spéculateurs. Les prix sont désormais plafonnés pour ce produit de large consommation dont la matière brute (le blé) sera cédée par l'OAIC aux minotiers à 2 250 DA le quintal. Et cette évolution semble avoir surpris les spéculateurs qui avaient stocké leur produit pensant profiter de la hausse qu'a connue le marché, il y a quelques semaines. Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture, alerté par le niveau très bas des livraisons de blé faites par les agriculteurs aux CCLS à la fin de la récolte, a mis en place, récemment, un dispositif visant à inciter les céréaliculteurs à remettre leur production aux coopératives affiliées à l'OAIC. À titre de rappel, si la production de la saison écoulée a atteint 43 millions de quintaux, un résultat non négligeable, la quantité récupérée par les CCLS n'a pas dépassé les 7 millions de quintaux. Bénéficiant de mesures de soutien de l'Etat, les agriculteurs, attirés par le niveau des prix sur le marché avaient malgré tout préféré vendre directement leur récolte aux minotiers privés. La nouvelle politique prévoit la signature d'un engagement notarial par les céréaliculteurs à vendre leur récolte à l'OAIC. En contrepartie, ce dernier s'engage à leur appliquer un niveau de prix de sorte à ce que leurs intérêts soient préservés. L'OAIC espère ainsi récupérer le gros de la récolte qui couvre habituellement un peu plus de la moitié de la consommation nationale. Selon le DG de l'OAIC, on garde l'espoir de réaliser cette année un bon niveau de récolte grâce aux mesures prises pour garantir une campagne labours-semailles sans accrocs. H. S.