“Le ministère du Commerce a formulé une demande au gouvernement en vue de la création d'un fonds de stabilisation des prix sur le marché national et nous attendons la réponse”, a affirmé, hier, sur les ondes de la Chaîne III, M. Ouali Yahiaoui, directeur général de la régulation de l'organisation des activités au ministère du Commerce. M. Yahiaoui a indiqué que le ministère du Commerce ne peut rien faire contre la flambée des prix des produits de large consommation (blé, lait, légumes secs…), face à l'absence d'une structure nationale qui devra assurer la stabilisation des prix sur le marché, notamment lorsque ceux-ci flambent sur les marchés mondiaux. C'est le cas, ces derniers temps, de certains produits de large consommation, comme le lait et le blé, a ajouté le représentant du ministère du Commerce. Ce dernier a confirmé que des produits de large consommation justement ont connu une augmentation sur le marché intérieur durant le premier semestre de l'année 2007, comme la semoule, les huiles alimentaires, les légumes secs, le concentré de tomates et le lait en poudre, tout en expliquant que ces hausses ne sont pas imputables au seul facteur de la spéculation. “Cette flambée des prix est la conséquence irrémédiable de la hausse des prix de certains produits sur les marchés mondiaux qui se répercute sur le marché intérieur”, soutiendra-t-il. Il cite l'exemple du sac de semoule qui est passé de 750 à plus de 1 300 DA, avant d'ajouter que ces poussées sont de l'ordre de 74%. “Ils résultent de la conjugaison de plusieurs facteurs”, a-t-il indiqué. Selon M. Yahiaoui, la hausse des prix de la semoule est due, à la fois, à la facture des importations et à l'insuffisance de la production nationale. “Il faut savoir que notre pays consomme annuellement entre 23 et 24 millions de quintaux, dont 70% de ces quantités transformées en céréales proviennent de l'importation, une quantité d'autant plus insuffisante”, estime l'intervenant qui ajoute que les besoins de l'Algérie dans ce produit sur la base du taux d'extraction sont de l'ordre de 34,2 millions de quintaux par an. M. Yahiaoui poursuit que devant la faible production nationale qui n'arrive pas à couvrir de manière globale le marché intérieur, l'Etat a eu recours à la solution fatale qui est l'importation. “Afin de lever la discrimination entre deux produits d'une même famille, en l'occurrence la farine et la semoule, sachant que le premier, issu de la transformation du blé tendre, est subventionné et le second issu du blé dur ne l'est pas”, estime M. Yahiaoui. Et d'enchaîner que la mesure prise par les pouvoirs publics de subventionner le blé tendre destiné à la fabrication de la farine pour la panification ainsi que le lait conditionné en sachet sera élargie au blé dur vu que ce produit compte parmi les préférences culinaires nationales. Selon le représentant du ministère du Commerce, le blé dur a connu, en l'espace d'une année, une hausse de 20 dollars le quintal (en 2006) sur les marchés extérieurs à près de 70 dollars le quintal, d'où la répercussion enregistrée sur le marché intérieur et, donc, sur les prix à la consommation. Il est cédé, poursuit M. Yahiaoui, sur le marché intérieur par l'OAIC aux unités de transformation à 2 850 DA le quintal, alors que ce quintal revient à 6 000, voire jusqu'à 6 500 DA, sachant que les coûts des frets ont également augmenté, d'où la nécessité, d'après l'orateur, de recourir au Trésor public pour supplanter la différence. Pour le représentant du ministère du Commerce, cette compensation coûtera au budget de l'Etat la bagatelle de 90 milliards de DA qui s'ajouteront aux 55 milliards de DA alloués à la farine et aux 20 milliards de DA octroyés au lait en sachet. M. T.