Le Xe sommet de l'Union africaine doit se tenir du 31 janvier au 2 février, à Addis-Abeba. Son ordre du jour central est “le développement industriel de l'Afrique”. Le thème est d'importance pour le continent qui a raté son entrée dans le monde global. Mais il risque d'être occulté par d'autres questions préoccupantes, les conflits et tensions interafricaines et l'élection du successeur d'Alpha Oumar Konaré à la tête de la Commission de l'UA, ainsi que du vice-président et des huit commissaires. Les candidatures se bousculent dans la capitale éthiopienne. Deux candidats sont en lice pour la vice-présidence, un Egyptien et un Kényan, et une soixantaine pour les huit commissions. Pour le fauteuil de Konaré, ils sont six. Deux femmes, Antoinette Batumubwira, ministre burundaise des AE, et Inonge Mbikusita Lewanika, ambassadeur de Zambie aux Etats-Unis et candidate malheureuse à la présidentielle zambienne de 2001. Quatre hommes, Abdulai Osman Conteh, ancien vice-président de la Sierra Leone, Cassam Uteem, ex-chef de l'Etat mauricien, Barnabas Sibusiso Dlamini, ancien Premier ministre du Swaziland, et Jean Ping, vice-Premier ministre gabonais chargé des AE. Ce ne sont pas des têtes d'affiche. Konaré, malgré de multiples appels, a décidé de ne pas briguer un second mandat. Le président de l'UA a implicitement fait savoir que la plupart des chefs d'Etats africains, jaloux de leurs prérogatives, préféraient avoir un secrétaire plutôt qu'un président à la tête de l'UA. Bien qu'il ait entrepris des réformes dans l'appareil panafricain, il a estimé n'avoir pas été jusqu'au bout de ce qu'il avait souhaité. Par ailleurs, il a commandé un audit sur la maison UA, confié à un panel de treize sages, et qui devrait être bouclé à la veille du sommet pour être soumis aux chefs d'Etat. Il s'agit, à ses yeux, de revoir l'organisation et le fonctionnement de la Commission, dont le chef, qui n'est jusqu'ici maître ni du budget ni de l'administration, ne peut même pas intervenir dans le choix ou l'affectation des commissaires. La question est sensible et de nombreux chefs d'Etats africains souhaitent, faute de temps, selon eux, examiner les propositions des sages en juillet 2008, prochain rendez-vous au sommet de l'Organisation. Quitte à demander à Konaré d'accepter, comme ce fut déjà le cas en juillet dernier à Accra, de prolonger son bail de six mois. D. B.