Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est arrivé hier à Addis Abeba pour prendre part aux travaux de la 14ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), qui se tiendra du 30 janvier au 2 février. «Les nouvelles technologies de l'information et de la communication : défis et perspectives de développement du continent», sera le thème central du 14ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA dont l'ouverture est prévue demain à Addis-Abeba (Ethiopie), a fait savoir hier le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, en marge de la réunion ministérielle précédant le sommet. Le sommet évoquera évidemment d'autres questions prioritaires touchant le continent noir, comme les crises et les conflits. A ce propos, précisera le ministre délégué repris par l'APS, des recommandations seront soumises aux chefs d'Etat sur la crise au Darfour à la lumière du rapport présenté à cet effet par M. Thabo Mbeki. Les crises en Somalie, en Guinée et à Madagascar feront, pour leur part, l'objet d'un examen approfondi, a ajouté M. Messahel qui relève des avancées dans la résolution de ces conflits. Il a fait état, à cet égard, d'un appel qui sera lancé à l'ONU pour accompagner l'UA dans le règlement des crises en Afrique et s'engager sur la voie de la sécurité et de la stabilité. «Nous avons également examiné, au sein de la conférence ministérielle, le rapport du président de la Commission de l'UA, qui porte non seulement sur les questions liées au développement, mais également sur des questions politiques et conflictuelles», a-t-il ajouté à la presse. Ce document, qui aborde aussi le conflit du Sahara occidental, lance un appel au Maroc et au Front Polisario à reprendre les négociations et plaide pour l'application des résolutions du Conseil de sécurité. Au sujet de la réunion au sommet du comité de mise en œuvre du Nepad, Messahel a indiqué que la 22ème session de ce comité dont fait partie l'Algérie sera consacrée plus particulièrement à l'intégration de ce mécanisme (Nepad) au sein des structures de l'UA. Evoquant le sommet du Nepad qui s'était tenu à Alger, il a rappelé que les Etats membres avaient revendiqué une approche plus intégrée et la création d'une synergie entre les différentes stratégies de développement en Afrique. D'où la proposition de la création d'une agence africaine qui sera chargée de la coordination, du développement et des aspects liés aux grands projets continentaux. L'idée de ce projet sera relancée lors du sommet d'Addis-Abeba, a fait savoir le représentant du gouvernement algérien. Pour ce qui est du Forum du MAEP (Mécanisme africain d'évaluation par les pairs), il a fait savoir qu'il examinera les rapports qui seront présentés par quatre pays, à savoir l'Afrique du Sud, le Bénin, le Burkina Faso et l'Ouganda, sur les recommandations qui ont été faites par les pays membres de ce Mécanisme. S'agissant de la réunion des «Dix» sur la réforme de l'ONU, M. Messahel a fait remarquer que la position de l'Afrique à ce sujet est inébranlable, à savoir la revendication de deux sièges permanents avec droit de veto au sein du Conseil de sécurité. «L'Afrique veut se donner les moyens, en mettant tous les atouts de son côté, de prendre en main la résolution de ses crises et conflits», a affirmé de son côté le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping. Pour ce dernier, qui intervenait dans une allocution devant la 16ème session du conseil exécutif de l'UA, préparatoire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, cette volonté s'est traduite concrètement par les «signaux forts» que l'organisation continentale a lancés à la communauté internationale, à savoir la création de plusieurs mécanismes au sein de l'UA et le renforcement du rôle des communautés économiques régionales. M. C.