Il s'agit d'extension ou de réalisation de nouveaux projets qui porteront sur un nombre total de 6 000 lits environ pour un coût global prévisionnel de 20 milliards de DA et un CA de 3,50 milliards de DA. 8 000 nouveaux postes d'emploi seront créés. Au-delà des problèmes en termes d'assiette foncière et des obstacles administratifs souvent invoqués par tout un chacun, les investisseurs nationaux dans le secteur touristique restent optimistes. La preuve est bel et bien avancée avec la signature, hier, de contrats de partenariat entre des nouveaux promoteurs et le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. La cérémonie s'est déroulée hier à l'hôtel El-Aurassi en présence des directeurs de l'environnement du tourisme que Chérif Rahmani, ministre en charge du secteur, tend à impliquer de façon plus efficiente. “Le ministre va suivre de près ces projets et ces promoteurs qui auront droit à de l'assistance au niveau local”, insistera M. Rahmani en lançant à l'attention de l'assistance que ces projets sont une action concrète et non une opération de charme. Un message d'ailleurs bien capté par les investisseurs présents à la signature de la première tranche des 80 projets prévus et qui portent sur des hôtels et des complexes entre moyen et haut standing pour une capacité total d'environ 6 000 lits pour un coût global prévisionnel de 20 milliards de DA et un chiffre d'affaires de 3,50 milliards de DA. Ce partenariat public-privé, puisque la BDL viendra à la rescousse dans certains projets, donnera lieu à la création de pas moins de 8 000 emplois. Dans cette première liste, apparaissent des noms et des personnalités bien connues du monde des affaires et qui voient dans le tourisme un secteur porteur conforté par l'idée que notre pays est l'un des plus beaux au monde, comme souligné par M. Issad Rebrab, P-DG du groupe Cevital. “Nous sommes l'un des rares pays si ce n'est le seul du pourtour méditerranéen qui présente autant de potentialités. Montagne et mer se côtoient sans compter que nous avons un désert unique”, nous a déclaré M. Rebrab faisant part de la confiance portée en la personne du ministre qui, de l'avis de l'industriel, a pris les choses en main. Issad Rebrab se lance ainsi dans la réalisation de deux complexes dont un dans la wilaya de Tipasa et le second à l'est de Béjaïa. “Les maquettes des deux projets seront exposées lors du prochain Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) agrémentées de films vidéo”, a promis le P-DG de Cevital sans nier l'intérêt qu'il porterait pour l'acquisition d'hôtels étatiques qui seraient mis en vente. Il n'est d'ailleurs pas le seul à manifester ce même engouement que l'on retrouve également auprès du représentant du groupe Eden. Sans aller dans le détail, celui-ci a révélé que son groupe est intéressé par la reprise de certains hôtels urbains pour se spécialiser, notamment dans la reprise d'affaires. Ce groupe très présent à Oran avec plusieurs hôtels de haut standing semble vouloir étendre son activité sur plusieurs villes d'Algérie puisqu'il s'est engagé depuis dans la réalisation de six nouveaux hôtels de haut standing (4 et 5 étoiles) à Sidi Bel-Abbès, Chlef, Constantine, Skikda et Annaba. L'on retrouve aussi des pionniers du secteur dont celui qui détient le n°1 des dossiers déposés en guise d'investissement privé à l'image de M. Oulbachir Ahmed, P-DG du groupe hôtelier, dont celui de Palm-Beach, le complexe Les Abbassides de Tiaret et celui de Mostaganem. Très confiant quant à l'avenir du tourisme en Algérie, celui-ci se lance dans un autre projet dont le taux d'avancement des travaux est à 70%. C'est un hôtel 4 étoiles avec une capacité de 100 lits, un restaurant de 300 couverts. D'autres promoteurs se lancent, par ailleurs, dans l'extension de leur activité et se disent très rassurés maintenant qu'il existe un réel cadre organisationnel et une meilleure volonté d'avancer. C'est du moins ce qui a été exprimé par les Choubane, père et fils, qui développent un complexe touristique à Boumerdès qui semble rencontrer un grand succès auprès des familles algériennes. Un engouement qui ont du mal à trouver écho auprès des investisseurs internationaux qu'il s'agisse d'Algériens résidant dans d'autres pays ou d'étrangers. “J'ai fait ma fortune à l'étranger où j'ai vécu de longues années de ma vie, mais je reste très attaché à mon pays où j'aurais voulu investir une partie de ce que je possède, apporter mon savoir-faire et ramener même d'autres investisseurs. Mais l'environnement économique algérien n'est pas encore bien structuré et les lourdeurs administratives sont telles qu'elles dissuadent les plus téméraires”, a déploré M. Meghazi Khaled qui s'engage dans un projet touristique à Saket (Béjaïa). Un avis que partagent beaucoup d'autres investisseurs échaudés par un parcours de combattant qui n'a pas lieu d'être alors qu'il ne fait que profiter à l'économie nationale. Nabila SaIdoun