Les manifestants entendaient exiger l'annulation pure et simple de ladite liste qu'ils considèrent irrégulière et entachée de plusieurs anomalies. La ville de Theniet El Had, dans la wilaya de Tissemsilt, était inaccessible, durant la matinée d'hier, en raison de la colère de nombreux citoyens qui ont bloqué la route, depuis les premières heures de la journée, avant de mener leur mouvement devant le siège de la daïra qu'ils ont poussé à la fermeture. Cette action se traduit par le mécontentement de cette population qui s'est rassemblée pour contester la liste d'attribution de 178 logements sociaux affichée, selon certains citoyens contactés sur les lieux, à l'aube de la même journée. Les manifestants entendaient exiger l'annulation pure et simple de cette liste qu'ils considèrent irrégulière et entachée de plusieurs anomalies. Le clientélisme, le passe-droit, le copinage, les pots-de-vin... sont autant d'entraves qui sont souvent mises à l'index par ces derniers qui demandent aussi une enquête approfondie sur la commission d'attribution qu'ils comptent, selon leurs déclarations, ester en justice. “L'accès au logement nous pousse à avoir les nerfs sous le bonnet tant le dossier est devenu notre principal casse-tête, et une fois déposées, toutes ces pièces ne sont même pas prises en compte puisque les bénéficiaires sont connus à l'avance”, nous dit un citoyen, qui enchaîne : “Il est plus aisé de trouver une aiguille dans une botte de foin que de se dénicher un modeste appartement, et ce n'est là qu'une lapalissade, ou un secret de polichinelle.” Un autre citoyen nous affirme, dans le même sillage, que le sujet mérite qu'on s'attarde sur les critères dictés par la loi en vigueur et qui ne sont jamais respectés par les membres de la commission d'attribution qui sont obsédés par la magouille. En effet, ceux parmi les citoyens qui n'ont pas les moyens de se procurer un appartement, ils sont nombreux d'ailleurs, préfèrent souscrire à un quelconque programme, mis en œuvre par les pouvoirs publics. “Néanmoins, les dossiers ne sont déposés que pour être jetés dans de sombres tiroirs et être grignotés par la poussière. Une telle situation n'est pas sans faire monter les citoyens au créneau comme c'est le cas aujourd'hui”, a conclu un représentant des citoyens. Il va sans dire qu'en plus du retard accumulé dans l'attribution de ces logements, et qui suscitait déjà l'inquiétude des citoyens, il y a la colère qui est synonyme d'un feu mis aux poudres pour que la grogne populaire éclate. Un scénario qui est devenu banal dans notre pays puisque rares sont les régions qui n'ont pas connu ce genre de situation combien délicate. Toutefois, pour remédier à cet épineux problème, les pouvoirs publics croyaient bon de décharger les APC de l'attribution des logements, pour la confier aux chefs de daïra. Mais, selon toute vraisemblance, ce casse-tête chinois est loin de connaître son épilogue. La stratégie suivie par les autorités ne relève, en fin de compte, que d'un simple bricolage, plutôt qu'une solution plus réfléchie et plus en phase avec la problématique que pose le logement. “Nous avons frappé à toutes les portes et personne n'avait daigné nous recevoir ou écouter nos doléances, y compris les responsables au niveau de la wilaya que nous avons saisis à plusieurs reprises”, indique un citoyen faisant parti de ceux prenant part au sit-in devant le siège de la daïra. Par ailleurs, devant une telle situation d'autant plus délicate qu'il est extrêmement urgent de trouver des solutions susceptibles de désamorcer cette bombe à retardement. Les autorités locales ne semblent aucunement s'en soucier puisque, hormis les services de sécurité, ils ont brillé par leur absence sur les lieux de la manifestation. R. SALEM