Dans cette commune de la wilaya de Tissemsilt, la colère longtemps contenue des citoyens a éclaté ce jeudi. Il était environ 13h, lorsque des jeunes ont improvisé une assemblée dans la rue. Ordre du jour : le silence des autorités face aux nombreuses doléances concernant l'amélioration du cadre de vie des habitants. Cependant un fait tragique, deux enfants fauchés par un camion et tués sur le coup, a mis le feu aux poudres. La population avait à maintes reprises demandé des ralentisseurs sur cette route nationale qui fait de Theniet El-Had un lieu de transit avec tous les désagréments que cela suppose. La tension est vite montée. Les émeutiers scindés en deux groupes ont pris position aux deux points d'accès de la ville, bloquant pendant des heures les véhicules de passage sous un soleil de plomb. Les manifestants emportés par la colère ont tout détruit sur leur passage. La localité, avec les panneaux de signalisation saccagés et la fumée noire des pneus qui brûlent a rapidement pris des allures de champ de bataille. Les passagers à bord des véhicules étaient totalement paniqués, et certains dont une mariée dans sa robe blanche ont dû traverser la ville à pied, les émeutiers interdisant toute circulation. Ces scènes qui ont duré toute l'après-midi se sont déroulées sous l'œil de quatre agents de la sûreté nationale postés dans leur Toyota, visiblement impuissants face à cette déferlante. Les citoyens excédés d'attendre ainsi ont tenté de négocier avec les émeutiers, en vain. Ceux-ci répondaient sans cesse : “Nous vous ouvrirons la route quand le wali sera là.” À signaler qu'aucune autorité locale ne s'est montrée pendant ces évènements. Affaire à suivre. Faycal Nasri Et à Skikda : La population en colère ! Tôt dans la matinée d'hier, la population de Oued Chadi, un bidonville situé sur le col des monts surplombant le port de Stora, a barré la route menant à la Grande Plage et à la Carrière. À l'origine de la colère de la population, les nombreuses promesses de réaliser à leur intention un programme de plus de 300 logements ruraux, non concrétisé à ce jour. À l'époque, ils avaient fermé la route pour se faire entendre des autorités qui avaient cédé à leurs doléances. Depuis, la situation n'a guère évolué. Exaspérés, ils choisissent de porter encore une fois leur colère sur le chemin de wilaya traversant leur agglomération et qui relie Stora au reste des plages du littoral ouest. Le vice-président, chargé des travaux de l'APC de Skikda, s'est déplacé sur les lieux pour tenter d'engager le dialogue avec les manifestants en leur proposant une réunion avec le P/APC le lendemain. Ce qu'ils ont refusé exigeant la présence du maire. Il semble que le projet de relogement de ces habitants piétine en raison de contraintes bureaucratiques, sachant que plusieurs administrations sont impliquées, à savoir la DLEP, l'agence foncière, la commune et la daïra. Pour l'heure, les études sont terminées, mais rien n'est encore clair au sujet de la date de lancement des travaux. C'est précisément la source du problème, et les habitants sont déterminés à maintenir la pression en fermant la route. Z. REDA