Le Soudan a confirmé la nomination de Moussa Hilal, l'un des leaders des milices Janjawid auxquelles sont imputées les pires atrocités commises contre les populations civiles du Darfour, au sein du gouvernement. Une nomination qu'a défendue le président Omar El-Béchir au cours de son déplacement en Turquie. Hilal est chargé au sein du ministère des AE des relations entre le gouvernement central et les provinces soudanaises. Un pied de nez aux Occidentaux, les Etats-Unis et l'Europe, qui exigent la traduction des Janjawid devant un tribunal pour crimes contre l'humanité. Le nouveau conseiller est le chef d'un clan faisant partie de la puissante tribu Rezeigat de nomades arabes au Darfour, dans l'ouest du Soudan. Il est accusé d'être l'un des leaders des milices Janjawid opposées aux rebelles dans la région. Le gouvernement de Khartoum a démenti tout soutien aux miliciens Janjawid. Plus de 200 000 personnes ont été tuées au Darfour et 2,5 millions ont été contraintes de fuir vers des camps de réfugiés depuis 2003, lorsque les rebelles ont pris les armes contre le gouvernement, dominé par les Arabes, l'accusant de faire preuve de discrimination. Le Conseil de sécurité de l'ONU a même imposé des sanctions financières et de déplacements à Hilal et d'autres en avril 2006 pour leur rôle dans ce que le président américain et les dirigeants de l'UE ont qualifié de génocide. Hilal a démenti tout méfait, affirmant dans un entretien vidéo en 2004 qu'il avait toujours agi sous les ordres et le contrôle de Khartoum. Cette nomination va compliquer le plan Onu-UA qui peine à se mettre en œuvre. D. B./Agences