En vue de trouver des solutions qui permettraient de sortir de la “crise” des lycées, le ministre de l'Education, M. Benbouzid, multiplie les rencontres. En effet, il a accueilli, hier, au siège du ministère, le président et les membres de la Fédération nationale des parents d'élèves. Ces derniers, qui s'étaient réunis la veille jusqu'à très tard dans la nuit, ont préparé un riche ordre du jour afin de l'exposer au ministre qui était accompagné du secrétaire général, M. Khaldi. Les parents d'élèves, qui avaient pourtant largement soutenu le ministre dans la mise en œuvre de la réforme éducative, reviennent aujourd'hui sur de nombreux points qu'elle comporte, et ce, dans le souci de répondre aux inquiétudes de leurs enfants. Des inquiétudes qui sont le plus souvent transmises par leurs enseignants, de toute évidence réticents vis-à-vis du changement qu'implique la réforme. Rappelons que les lycéens avaient inscrit l'éventualité de recourir à une deuxième session parmi les points énoncés dans leur plate-forme de revendications. Sur cette question, le ministre se montre intraitable. “Je parle en mon nom et au nom du gouvernement, il n'y aura ni deuxième session ni rachat. Nous avons décidé de supprimer le rachat et cette mesure a porté ses fruits de façon qu'aujourd'hui, nous enregistrons les meilleurs taux de réussite jamais atteints auparavant, je ne ferai donc pas marche arrière”, a-t-il insisté. Quant à l'allégement des programmes pédagogiques, le ministre, même s'il a accepté cette éventualité en mettant en place une commission qu'il a chargée de les réexaminer, estime que les nouveaux programmes présentent un net avantage qualitatif. Il soutient de plus que la différence entre les anciens et les nouveaux programmes est très mince, “90% du contenu des nouveaux programmes existaient dans les anciens”, a-t-il précisé. S'agissant de la technique pédagogique dite l'approche par les compétences qui est à l'origine des inquiétudes exprimées par les lycéens, le ministre a réitéré sa promesse de ne pas la mettre en application au cours de cette année. “L'approche par compétence ne sera appliquée, ni dans la dispense des cours ni dans la confection des sujets et ce, même si j'ai la conviction que c'est vraiment dommage”, a-t-il affirmé. Ceci dit, le ministre ne compte pas abandonner cette méthode qui a d'ailleurs fait ses preuves dans d'autres pays. Elle sera donc graduellement appliquée à partir de l'année prochaine, le temps de permettre aux enseignants de se familiariser avec cette nouvelle méthode pédagogique. Selon le ministre, “l'approche par les compétences sera appliquée aux cours à la prochaine rentrée scolaire, et ce, à hauteur de 5%”, précisera-t-il. Quant aux sujets du baccalauréat, Benbouzid réassure qu'ils ne seront confectionnés que sur la base des cours effectivement dispensés, et ce, au niveau national. Face aux inquiétudes et aux doutes émis par les parents d'élèves quant à l'efficacité de la commission chargée du suivi de l'état d'avancement des programmes à l'échelle nationale, le ministre réaffirme que “d'ici le mois de mars, cette commission aura mis tous les établissements au même niveau d'avancement du programme”. Il ajoutera qu'au cas où cette mesure s'avérerait insuffisante, les élèves auront droit pour l'examen du bac à deux sujets au choix. “Les sujets seront confectionnés sur la base du seuil le plus bas d'avancement des programmes et même si je vais devoir mobiliser un très grand nombre de correcteurs et d'élaborateurs de sujets, les élèves auront pour chaque matière deux sujets au choix. Ils auront 15 minutes de plus sur le temps de l'examen pour faire ce choix”, a-t-il affirmé. Enfin, la problématique des cours de soutien a également été soulevée même si elle ne figurait pas sur l'ordre du jour. À ce sujet, Benbouzid a reconnu l'ampleur et les dégâts causés par le phénomène. Il a d'ailleurs demandé l'aide de la fédération pour enrayer ce fléau. “J'appelle tous les parents d'élèves à se mobiliser à mes côtés et à refuser catégoriquement de payer des cours de soutien à leurs enfants en dehors de l'enceinte des établissements scolaires”, a-t-il conclu. Amina Hadjiat