Pour Yazid Zerhouni, “les mesures préventives de protection physique des édifices auxquels se réfèrent les services de l'ONU ne sont, pour nous, que les éléments d'une démarche dans la lutte contre le terrorisme”. En abordant la stratégie de lutte contre le terrorisme en Algérie, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine-Yazid Zerhouni, n'a pas manqué, mercredi dernier à Tunis, de revenir sur les attentats du 11 décembre et la décision prise par l'ONU de dépêcher une commission d'enquête. Une mesure qui a jeté un froid dans les relations entre l'Algérie et les Nations unies. Le ministre, qui assistait aux travaux de la 25e session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, aura saisi l'occasion pour apporter des clarifications sur la protection des ambassades en Algérie. “Les mesures préventives de sécurité en Algérie sont prises sans discrimination concernant la protection des édifices non seulement de l'ONU, mais aussi des représentations diplomatiques et des édifices publics nationaux”, a-t-il déclaré en réponse à une question en rapport avec l'intervention du représentant de l'ONU à cette session sur la protection des représentations onusiennes à l'étranger et a souligné que celle-ci était “objective en ce qui concerne la nécessité pour l'ONU d'évaluer sérieusement les risques auxquels ses représentations sont exposées”. “Sur ce plan, dira M. Zerhouni, l'ONU a probablement des choses à faire, mais pour ce qui concerne l'Algérie, au moins, des mesures sérieuses sont prises et je dois dire qu'elles le sont sans discrimination, qu'il s'agisse de citoyens algériens ou d'hôtes étrangers, surtout quand il s'agit de représentants dans les missions diplomatiques”. “Ce sont exactement les mêmes mesures que nous prenons”, a dit M. Zerhouni en reconnaissant que “ces mesures ne sont pas toujours idéales parce que le risque zéro en matière de terrorisme n'existe nulle part”. Preuve en est, poursuit-il, “les manifestations d'attentats similaires dans les pays les plus outillés, les plus riches et qui de plus ont de grands moyens”. Cela dit, a souligné le ministre d'Etat, “les mesures préventives de protection physique des édifices auxquels se réfèrent les services de l'ONU ne sont pour nous que les éléments d'une démarche dans la lutte contre le terrorisme”. “La preuve que notre approche de la lutte contre le terrorisme est efficace, a fait remarquer M. Zerhouni, est que les méthodes et les démarches globales employées par les services de sécurité dans la lutte contre le terrorisme ont obtenu de sérieux résultats”. Il a souligné que les services de sécurité ont récemment démantelé le réseau qui avait posé des bombes aux sièges du Conseil constitutionnel et de l'ONU le 11 décembre dernier. Les services de sécurité, auxquels il a tenu à rendre un hommage, “ont arrêté quatre éléments et en ont tué deux, les prétendus “émirs”, dont le responsable de ces deux attentats”. “Ceci prouve, relève-t-il, que malgré certaines apparences, supposées de la part de certains, d'une insuffisance parmi les mesures de sécurité en Algérie, il y a une efficacité certaine et prouvée”. Maintenant, précise, M. Zerhouni, faire une évaluation du risque auquel sont exposées les représentations de l'ONU n'est pas suffisant, il est important de faire, dans le même temps, une évaluation et d'essayer de comprendre comment aujourd'hui l'organisation onusienne, à laquelle l'Algérie appartient, est devenue une cible de ces organisations. Il y a matière à réflexion et certainement matière à apporter des corrections peut-être pour essayer de faire disparaître les raisons qui ont fait que les édifices, les services et les personnels de l'ONU sont devenus des cibles pour certaines organisations terroristes, pas uniquement en Algérie, mais dans plusieurs autres régions du monde, en Europe, dans le continent américain, en Asie, notamment au Moyen-Orient, a-t-il ajouté. Le ministre de l'Intérieur a indiqué, à ce titre, que la collaboration de l'Algérie avec l'ONU va de soit. C'est une responsabilité qui nous revient d'assurer la sécurité de nos hôtes et des représentations diplomatiques. Cela a toujours été le cas. Ces relations ont toujours existé avec l'ONU, et peut-être que les gens concernés, notamment ceux de l'ONU, n'ont pas évalué de la bonne manière les risques auxquels ils étaient exposés. C'est possible aussi, a-t-il noté. M. Zerhouni estime que la lutte antiterroriste n'est plus une question d'effectifs. D'ailleurs, dit-il, les groupes qui continuent à agir sont des groupes qui sont de plus en plus réduits, et si nous avons des difficultés à avoir plus de résultats, c'est parce que ces groupes sont plus petits et sont disséminés. Bien que ces groupes aient encore la capacité d'influencer des gens pour commettre des attentats à la bombe, il est remarqué, poursuit le ministre, en ce qui concerne le profil de leurs auteurs, que sur onze cas étudiés, neuf étaient des personnes droguées. Cela aussi donne une idée sur les limites et les difficultés que rencontrent ces groupes aujourd'hui. Nous avons bon espoir que la vigilance de l'armée, des services de sécurité et du citoyen algérien, tout comme l'efficacité qui s'améliore de nos services de sécurité dans cette lutte, nous permettront de continuer à marquer des points, a-t-il conclu. A. A.