Un peu plus de 48 heures après ses propos, en réponse à la demande des pays européens et de certains membres de l'OMC pour exiger de l'Algérie la suppression de la double tarification des produits énergétiques, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a été on ne peut plus clair ce vendredi à partir d'Arzew. En effet, la prochaine adhésion de notre pays à l'OMC implique des conditions strictes et des obligations, y compris pour ce qui est du secteur de l'énergie, d'où cette demande d'un alignement des prix du gaz commercialisé sur le marché intérieur, sur les prix du marché extérieur. Une perspective que n'envisage aucunement le ministre qui réagira à une question sur la possibilité d'une clause particulière pour l'Algérie : “Nous ne demandons rien de plus que ce qu'ont obtenu d'autres avant nous et qui était dans la même situation que nous, et qui sont déjà membres comme l'Arabie Saoudite.” Une réaffirmation donc de la position de l'Algérie qui semble bien décidée à ne pas aller vers une hausse des plus importantes des prix du gaz pour le marché local avec tout ce que cela impliquerait pour la consommation interne. Le ministre de l'Energie et des Mines, lors d'un point de presse improvisé, alors qu'il était à bord du méthanier Berge Arzew, a surtout évité de donner la position de l'Algérie par rapport à la demande vénézuélienne d'opter pour l'euro à la place du dollar pour les transactions des exportations de pétrole. M. Chakib Khelil se contentera de rappeler que c'était là “une demande qui doit être discutée par les ministres des Finances, les membres de l'Opep et non les ministères de l'Energie dont le rôle est de produire et de vendre le pétrole”. Et de poursuivre : “Nous attendons que le Venezuela qui a fait cette proposition invite à une rencontre pour discuter de cette question.” D'une certaine manière, le ministre manifeste en fait sa préférence pour le maintien du dollar comme monnaie de transactions. Dans le même temps, M. Chakib Khelil a encore évoqué la reprise de contact avec les nouveaux ministres de Gaz et de Pétrole du Nigeria, ainsi qu'un prochain déplacement qu'il effectuera le 25 de ce mois au Nigeria ; une occasion qui devrait permettre de relancer le projet de la réalisation d'un gazoduc entre l'Algérie et le Nigeria. En effet, M. Chakib Khelil s'était rendu à Arzew, au port de Bethioua, pour effectuer une visite à bord du méthanier Berge Arzew. Ce bâtiment est la propriété de Sonatrach et la société Bergessen à hauteur de 50% chacun, et dont le shipmanagement est assuré conjointement par Bergessen et Hyproc. Réalisé en 2004, le Berge Arzew a une capacité de 138 000 m3 de GNL, et depuis sa mise en service il réalise de 17 à 18 navettes par an. En plus d'être l'un des bâtiments qui a permis de renforcer la flotte de la Sonatrach, ce méthanier permet également d'assurer la formation pour les cadres d'Hyproc en matière de management d'un tel navire. Pour rappel, la flotte d'Hyproc se compose pour l'heure de 6 méthaniers, plus 3 autres en partenariat. Le ministre de l'Energie et des Mines a rappelé ce vendredi que, très prochainement, deux autres méthaniers seront incessamment acquis, et cela afin de renforcer les capacités de Sonatrach à transporter au moins 50% de sa production. Il y a quelques semaines, M. Chakib Khelil avait déjà effectué une visite similaire, mais cette fois-ci pour inaugurer le premier chargement du supertanker le Mesdar. F. Boumediene