Le communiqué à travers lequel le parti FFS a déclaré, samedi dernier, que son premier secrétaire national, Karim Tabbou, “a été victime d'un attentat sur la route de Tadmaït”, n'a pas manqué de faire réagir l'organisation terroriste d'Al-Qaïda au pays du Maghreb qui a mis, hier, en ligne un communiqué dans lequel elle dément formellement avoir ciblé le premier secrétaire du parti d'Aït Ahmed. “Nous démentons formellement avoir ciblé Karim Tabbou, et nous précisons qu'il n'est pas de nos objectifs de cibler les partis d'opposition”, lit-on dans ce communiqué-précision à travers lequel l'organisation de Droudkel réaffirme que son seul ennemi reste le pouvoir, et non pas les citoyens. Des propos, est-il souligné, maintes fois démentis par la réalité du terrain puisque, jusque-là il n'y a pas eu un seul attentat où des civils ont été épargnés. Espérant sans doute déterrer le vieux débat sur l'implication des autorités algériennes dans des assassinats durant la décennie du terrorisme, Al-Qaïda au Maghreb a ajouté dans son communiqué qu'“il n'est pas à écarter que c'est le pouvoir qui a ciblé Tabbou”, rappelant dans le sillage l'assassinat de Krim Belkacem et d'Ali Messili. Un argument difficile à faire admettre lorsque l'on sait que même si deux bombes ont explosé à Tadmaït samedi dernier, il ne s'agit, à vrai dire, que d'un seul attentat et dont les victimes ne sont autres que des militaires. Il serait peut-être vrai, comme indiqué dans le communiqué, que Karim Tabbou ne soit pas la cible principale de cet attentat, et qu'il était de passage à Tadmaït, par un simple hasard, au moment de l'explosion, mais accuser le pouvoir, du moins dans le cas de Tadmaït, relève de l'insensé puisque le premier secrétaire du FFS n'a pas fait l'objet d'un attentat à part entière. D'ailleurs, selon des sources au fait du dossier, il est possible que le véhicule de Karim Tabbou ait été atteint par les éclats de la bombe comme tous les autres véhicules qui étaient de passage au moment des deux déflagrations. Il ne s'agit là toutefois que de suppositions et de lecture puisque l'enquête ouverte à ce sujet n'a toujours pas apporté les éclairages attendus. Samir Leslous