Le phénomène de livraison de logements inachevés aux citoyens reste une pratique courante avec son lot d'atteintes au cadre de vie et à l'harmonie urbaine. L'exemple de la cité des 145-Logements est édifiant et n'a que trop duré. Si le cadre de vie à Mila s'est toujours distingué par sa précarité et son anarchie, il est encore plus déplorable au niveau de la cité des 145-Logements sociaux participatifs jouxtant la place Boussouf, à la sortie ouest du chef-lieu de wilaya.L'absence de viabilisation et d'électricité, ainsi que l'inachèvement de certains ouvrages, tels que les escaliers de certains immeubles, sont entre autres, les difficultés qui continuent de pénaliser les résidents de ladite cité, depuis pratiquement l'année 2005. Les promoteurs de cet ensemble immobilier, au nombre de trois, et pour des raisons qu'on ignore, ont tout simplement abandonné le chantier sans avoir achevé tous les travaux consignés dans le cahier des charges. Du coup, les riverains se sont retrouvés dans une situation telle qu'ils doivent recourir continuellement au système D pour se tirer d'embarras. Ainsi, les appartements occupés, une quinzaine environ, sont alimentés en électricité de façon illicite. Las d'attendre une solution définitive, les locataires ont fini par faire bon cœur contre mauvaise fortune, en optant pour le provisoire et non moins risqué. Ils ont procédé à l'électrification de leurs logements depuis les cités voisines, à leurs risques et périls. Quant aux désagréments que leur cause la gadoue en période hivernale, c'est une autre histoire tout aussi désagréable et gênante. La lancinante question qui préoccupe les infortunés citoyens est de savoir quand leur calvaire, qui n'a que trop duré, prendra-t-il fin. Hélas, présentement, tout laisse croire que le bout du tunnel ne sera pas visible de si tôt, puisque les promoteurs viennent de rejeter le devis de 500 millions établi par la Sonelgaz pour l'électrification de la cité en question. Ils estiment que la facture est trop salée et demandent une révision à la baisse de son montant. Réagissant, la DLEP, dans une tentative de les contraindre à se conformer aux dispositions du cahier des charges, a procédé, a-t-on appris, au gel de la deuxième tranche de l'enveloppe financière dégagée pour ce projet. Espérons seulement que cette mesure de rétorsion ait raison des dérobades de nos soi-disants promoteurs. Notons que le Conseil de gouvernement a étudié en début de ce mois un texte portant sur le bâti inachevé. L'objectif est justement de mettre un terme à ces situations qui participent à la clochardisation des villes et villages. K. Bouabdellah