Le conseil régional de l'Ordre des médecins a organisé, pour la première fois au Sud, les journées nationales d'éthique et de déontologie médicales qui se sont déroulées jeudi dernier au siège de la wilaya de Ghardaïa.De nombreux thèmes ont été débattus, à savoir la responsabilité médicale, le secret médical, les rapports entre les praticiens et la justice ainsi que les nombreux problèmes posés en pratique courante. Des sujets tout aussi importants ont fini par réunir environ 400 praticiens provenant des différentes wilayas du pays et également de nombreux magistrats et ceci en présence du wali et du DSP. La responsabilité médicale était principalement le thème sur lequel les conférenciers se sont attardés. Il a été noté que le médecin, malgré le fait qu'il n'hésite pas à assumer les différentes situations, se trouvait entre le marteau et l'enclume, à savoir le fait qu'il devait garder le secret médical ou au contraire le divulguer, une situation délicate laissant place dans certains cas à la jurisprudence, tout en sachant que de nos jours, le médecin n'est point à l'abri de poursuites judiciaires. Jadis, la responsabilité médicale était considérée comme délictuelle, celle-ci connaîtra une évolution rapide et importante faisant évoluer la classique obligation de moyens du médecin vers une obligation de résultat. Cette responsabilité intéressera également les établissements de soins. Le sujet de l'avortement, dans sa dimension juridique et thérapeutique, a été également abordé par les intervenants, comme la circoncision et le certificat de virginité suscitant ainsi de vifs débats. La discussion portait surtout sur le fait que la circoncision était un geste de petite chirurgie pouvant aussi bien être pratiqué par un médecin généraliste, possédant une formation qualifiante au préalable pour ce genre d'intervention. Les intervenants ont insisté sur le fait de la non-utilisation du thermocautère (bistouri électrique) et de bannir la circoncision de groupe, et que la circoncision demeurera essentiellement un acte purement médical où une formation pour la pratique de ce geste dans le cursus de médecine serait souhaitable et même nécessaire. Notons par ailleurs que l'erreur est humaine et la médecine aussi, en assumant pleinement leur responsabilité médicale, les conférenciers ont relevé certaines erreurs médicales présentées à travers les différentes études statistiques, précisant que celles-ci sont prises en charge régulièrement par le conseil de discipline dépendant du Conseil de l'ordre. Signalons enfin que dans ce cadre-là, selon de nombreux praticiens, qu'au lieu de faire appel à des compétences étrangères non vérifiées, les hautes instances devraient peut être se pencher un peu plus sur les médecins spécialistes algériens formés à l'étranger et dont le nombre ne cesse d'augmenter, qui, pour une histoire de logement ou d'équivalence, se trouvent contraints à fuir leur pays et d'exercer à l'étranger. Rachid KADA