La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a réaffirmé lundi sa confiance dans les chances de succès du processus de paix israélo-palestinien lancé en novembre à Annapolis, rendant le Hamas responsable de la poussée de violence au Proche-Orient. “Je continue à croire qu'ils peuvent parvenir à un accord avant la fin de l'année si tout le monde en a la volonté”, a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans l'avion la conduisant au Caire, première étape d'une nouvelle tournée au Proche-Orient, alors que le président palestinien a annoncé qu'il se retirait des pourparlers de paix. “Le processus d'Annapolis a à peine commencé. Il y a juste trois mois qu'on essaie de régler un conflit qui dure depuis 50 ans”, a précisé Mme Rice aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée, avant une escale à Bruxelles. La secrétaire d'Etat s'est abstenue de critiquer l'opération israélienne “Hiver Chaud” qui a fait des dizaines de morts en deux jours dans la bande de Gaza, en rappelant le droit d'Israël à se défendre. Elle a rendu le mouvement islamiste radical Hamas responsable de la dégradation de la situation dans la bande de Gaza, soumise à un strict blocus israélien depuis le 17 janvier, en riposte à des tirs de roquettes sur le sud d'Israël. “Le Hamas doit, avant toute chose, cesser de tirer des roquettes sur les villes israéliennes”, a-t-elle souligné. “Il est évident que la situation à Gaza est inquiétante”, a-t-elle ajouté. Mais “il faut que tout le monde comprenne que le Hamas fait ce à quoi on s'attendait : il utilise les tirs de roquettes sur Israël pour tenter d'arrêter un processus de paix auquel il n'a rien à gagner”. Elle a cependant appelé les dirigeants israéliens à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, car “quand on mène des opérations militaires, il faut toujours penser au jour d'après”. Interrogée à plusieurs reprises sur la possibilité d'un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, Mme Rice a refusé de prononcer ce mot. “Appelez ça comme vous le voulez. Nous voulons que la violence cesse.” Elle a cependant refusé toute comparaison entre la réponse d'Israël aux tirs de roquettes de Gaza, jugée disproportionnée par une grande partie de la communauté internationale, et la guerre lancée par l'Etat hébreu contre le Hezbollah libanais à l'été 2006, au cours de laquelle elle avait refusé d'appeler à un cessez-le-feu, ce qui avait largement entamé le capital de sympathie des Etats-Unis au Liban. Elle a précisé avoir téléphoné au cours du week-end au ministre israélien de la Défense Ehud Barak et à son homologue israélienne Tzipi Livni, ainsi qu'au président palestinien Mahmoud Abbas. Rappelant que le Premier ministre israélien Ehud Olmert et M. Abbas s'étaient engagés à Annapolis à parvenir à un accord sur un Etat palestinien avant la fin du mandat du président George W. Bush, début 2009, Mme Rice les a appelés à surmonter les obstacles et revenir à la table des négociations. R. I./Agences