Violation n Au moment où Abbas et Olmert ont convenu de tenter de parvenir avant la fin 2008 à un accord de paix menant à la création d'un Etat palestinien, les Israéliens continuent leur politique de colonisation. Mais à quoi jouent ces Israéliens ? Ils défient même la logique et donnent une «ultime» preuve que ce sont eux qui ne sont pas sérieux pour faire la paix, alors qu'ils n'arrêtent pas de leurrer l'opinion internationale avec leurs déclarations et leurs gestes symboliques (libération des prisonniers, par exemple). Mais le vrai visage de la politique israélienne est celui qui a été montré par un ministre israélien qui a affirmé, hier, vendredi, que la construction dans un quartier de colonisation de Jérusalem-Est allait se poursuivre «à plein régime», en dépit des critiques de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. «La construction va se poursuivre à plein régime et il faut le dire à nos amis», a prévenu le ministre chargé des Affaires stratégiques et vice-Premier ministre, Avigdor Lieberman, à la télévision publique. Israël a lancé cette semaine un appel d'offres pour la construction de 307 logements dans le quartier de colonisation de Har Homa, à Jérusalem-Est. «Il est clair pour tout le monde que Har Homa fait partie intégrante d'Israël et Har Homa restera une partie intégrante de Jérusalem», a ajouté M. Lieberman. Mme Rice a, de son côté, critiqué vendredi le projet d'extension à Ham Homa. «J'ai fait clairement savoir que la période était plutôt à bâtir la confiance. Cela ne va pas contribuer à cette confiance», a-t-elle déclaré à propos de ce projet en marge d'une réunion ministérielle de l'Otan à Bruxelles. La décision de construire ces logements, vivement dénoncée par les Palestiniens, est intervenue après la réunion du 27 novembre à Annapolis (Etats-Unis). Où Palestiniens et Israéliens s'étaient engagés à respecter la «Feuille de route», un plan de paix international qui prévoit la fin des violences dans les territoires palestiniens et le gel de la colonisation juive. La colonisation juive est parmi les questions les plus épineuses qui doivent être au cœur des négociations israélo-palestiniennes censées débuter le 12 décembre. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a, lui aussi, estimé, jeudi, que l'initiative israélienne n'«aidait pas» au processus de paix. Il a indiqué à la presse qu'il aborderait cette question avec ses partenaires du Quartette international sur la paix au Proche-Orient (Etats-Unis, UE, ONU et Russie).