Malgré le temps de neige qui régnait sur toute de la Kabylie et l'affluence tout juste moyenne enregistrée au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou où l'on s'attendait à une affluence record, cet énième derby entre la JS Kabylie et le MC Alger fut conforme à la tradition. Autrement dit, ce fut une belle empoignade marquée par une âpreté implacable dans les débats et surtout un suspense considérable qui aura tenu en haleine tous ceux qui avaient bravé le froid sibérien pour ne pas rater la grosse affiche de la journée. Et lorsqu'on rappellera que les Kabyles étaient déterminés à conforter leur poste de leader du championnat et que les Mouloudéens grandement revigorés par la dernière victoire face à leur voisin l'USM Alger (1-0) étaient résolus à confirmer leur redressement tant attendu au classement, on eut alors droit à une bataille sans merci où l'équipe la plus volontaire et la plus incisive dans les duels a fini par glaner la fameuse cagnotte de trois points. Et si les deux équipes en présence avaient investi en masse le milieu de terrain puisque le MCA opérait en 5-3-2 et que la JSK appliquait un 4-4-2 inhabituel, le jeu s'était confiné alors en zone médiane, et il aura fallu attendre pratiquement la 20' de jeu pour enregistrer la première action de but notable à l'actif des visiteurs puisque Hadjadj adressait un tir foudroyant des 25 mètres qui vit l'excellent Chaouchi dévier le cuir d'une manchette spectaculaire au-dessus de la transversale. La JSK exerçait alors un énorme pressing dans le camp algérois et le buteur attitré du championnat national Hemani faillit surprendre à son tour le gardien Benhamou, mais son tir écrasé n'inquiéta guère le portier algérois (25'). Malgré les prouesses techniques de Badji dont l'excellent travail de percussion ne trouva guère d'écho favorable auprès de ses attaquants, la JSK accentua la cadence et finira par ouvrir le score au moyen d'un très beau mouvement offensif. Un beau relais de balle entre Dehouche et Wassiou, ponctué d'un centre bien ajusté du Béninois, et le revenant Bensaïd s'élevait dans les airs pour battre Benhamou d'une superbe reprise de tête en pleine lucarne (33'). Cet éclair victorieux de l'ex-Annabi aura pimenté un peu plus le derby et suscita un beau sursaut d'orgueil du Mouloudia. En remplaçant Koudri par Touré (46'), le MCA revit ses ambitions offensives à la hausse, et dès la reprise, l'inévitable Badji allume encore le feu dans le camp kabyle mais son centre dévastateur, à ras de terre, fut maîtrisé courageusement par Chaouchi (46'). Pourtant, ce fut bien la JSK qui aurait pu “tuer” le match par Hemani qui ratait de très peu un véritable “caviar” offert par le virevoltant Amaouche (48'). Follement encouragés par leur public, les Canaris donnaient la nette impression d'en finir avec ce derby indécis, et Hemani, encore lui (50'), puis Demba sur corner (59') et surtout Amaouche sur un lob vicieux (67') auraient pu réussir le “break”, tant attendu mais la JSk joua vraiment avec le feu et aurait pu se brûler les doigts. Et pour preuve, sur un centre de Younès, Badji faillit niveler le score n'était ce réflexe inouï de Chaouchi au second poteau (75'). Dans leur lancée, les Mouloudéens auraient même pu aspirer à un penalty évident sur une faute de Coulibaly sur Younès, mais l'arbitre international Benaïssa, pourtant bien placé, en décida autrement (81'), et ce fut, au contraire, le Béninois Wassiou qui aurait pu enfoncer davantage le MCA grâce à un tir puissant des 20 m qui rata de très près le cadre (84'). Et comme les derbys JSK-MCA ont toujours été marqués par des “coups de théâtre”, la JSK l'aura finalement échappé belle en toute fin de match lorsque le remplaçant Sidibé ratait, dans les six yards, la reprise du plat de pied (90'+2'), et ce avant, de buter contre ce diable de Chaouchi qui sortit le grand jeu pour éviter une égalisation quasi certaine, ce qui priva le MCA de repartir de Tizi Ouzou avec un précieux point alors que dans le camp opposé, les joueurs kabyles chantèrent et dansèrent bruyamment dans leurs vestiaires aux cris de “Compeone ! Compeone !” comme pour caresser les contours d'un 14e titre qui semble prendre forme au fil des matches, même si l'Entente de Sétif et l'ASO Chlef n'ont pas totalement abdiqué.