En milieu hospitalier, le pharmacien n'est pas là juste pour servir les médicaments aux différents services, mais il doit gérer ses stocks et surtout veiller à ce qu'il n'y ait jamais de ruptures sur un ou plusieurs produits. En plus des médicaments, il doit veiller à la disponibilité des réactifs pour les analyses et de tout le consommable (seringues, cathéters, compresses, fil chirurgical...). La pharmacie de l'hôpital est en quelque sorte le poumon de tout établissement de santé, car sans matériel ou médicaments tous les efforts des médecins et des infirmiers seraient voués à l'échec. “Même si nous sommes sous-considérés, il n'en demeure pas moins que nous sommes la cheville ouvrière des hôpitaux et nous faisons tourner tous les services, quand bien même notre rôle est pénible”, affirme une pharmacienne d'hôpital qui estime que le métier est devenu ingrat, puisque les responsables de la santé ne le considère pas à sa juste valeur. Les problèmes de cette corporation ont été abordés lors des 2es journées de pharmacie hospitalière, dont les travaux se sont achevés, hier, à l'hôtel El-Aurassi d'Alger. Lors de ces journées, les participants ont mis en exergue l'importance du rôle du pharmacien en milieu hospitalier. “Le pharmacien et le cancer” ; est l'un des thèmes principaux retenus au programme de cette manifestation. Dans cette spécialité, le pharmacien se retrouve confronté à moult difficultés et la gestion des antalgiques majeurs (anti-douleurs morphiniques), en est la principale, car ils sont encore gérés par des lois qui datent de plus d'un siècle. Alors que dans les pays développés, l'usage de la morphine est devenu presque une banalité dans toutes les spécialités, en Algérie les cancéreux, même en phase terminale, trouvent des difficultés inhérentes aux lois en vigueur pour calmer leurs grandes douleurs. Les lois régissant ces médicaments sont celles de 1849 et portent sur des prescriptions ne pouvant dépasser une semaine d'où les difficultés des grands malades une fois chez eux, ils doivent, en effet, renouveler leurs ordonnances tous les 8 jours. “Nous sommes obligés de remplir toute une panoplie de documents à la réception et à la remise des produits aux malades”, se plaint le pharmacien d'un CHU d'Alger. Dans la médecine moderne le pharmacien est chargé entre autres de concocter les cures de chimiothérapie selon des protocoles discutés en comités (groupes de praticiens). Toujours en matière de médicaments et faute de médicaments dosés spécialement pour les enfants, c'est, encore une fois, le pharmacien qui est sollicité pour fractionner les produits dosés pour adultes et les rendre ainsi efficaces pour les enfants. Sur un autre volet, de l'hygiène hospitalière cette fois, c'est encore la pharmacie de l'hôpital qui veille au respect des normes de propreté en mettant à la disponibilité des agents des produits efficaces connus pour leurs vertus de stérilisation. De toutes les manières, les pharmaciens hospitaliers comptent remplir la mission pour laquelle ils ont été formés, ils espèrent pour cela la disponibilité des moyens. Saïd Ibrahim