Comme cela était prévisible, l'équipe de l'Entente de Sétif ne s'est pas présentée hier au stade du 8-Mai-45. Le président de l'ESS, Serrar, a fini donc par mettre à exécution sa menace. En revanche, l'équipe de la JSK, ainsi que le trio d'arbitrage étaient présents. Ce dernier a donné le coup d'envoi de la rencontre et a constaté l'absence de l'équipe adverse. Il a transmis, ensuite, la feuille de match ainsi que le rapport à la Ligue nationale de football (LNF) qui doit trancher dans cette affaire. Selon le code disciplinaire approuvé par le bureau fédéral le 28 juillet dernier et entré en vigueur en août 2005, il est stipulé dans l'article 98 que si une équipe seniors déclare forfait, refuse de disputer une rencontre ou abandonne le terrain, le club est sanctionné pour ce qui est de la phase retour : match perdu par pénalité et défalcation d'un point. En plus, bien sûr, du fait de perdre la rencontre concernée sur tapis vert. Les folles rumeurs qui ont laissé planer le verdict d'une rétrogradation de l'ESS en DII sont infondées dans la mesure où cette sanction s'appuie sur l'ancien code disciplinaire qui a été amendé le mois de juillet dernier. La LNF, qui a maintenu le déroulement de la rencontre pour hier et qui a refusé jeudi soir une nouvelle demande de report de l'ESS, est désormais obligée d'appliquer la réglementation ci-dessus et de valider le forfait de l'ESS. Du coup, avec ce forfait, la JSK porte son avance à dix points sur son poursuivant immédiat, l'ASO. Mathématiquement, il suffira d'une victoire lors des quatre derniers matches pour les Canaris afin d'être sacrés champions. Dès lors, on peut affirmer sans risque de se tromper que la JSK sera bel et bien championne d'Algérie de l'exercice actuel. En outre, la décision de maintenir le match ESS-JSK comptant pour la 26e journée du championnat pour hier par l'instance dirigée par Ali Malek a provoqué l'ire des supporters ententistes. Pour ces derniers, la Ligue nationale de football fait dans les deux poids, deux mesures, sinon, estiment-ils, comment se fait-il qu'on accorde à un club des circonstances atténuantes alors qu'à d'autres, on impose “la loi”, allusion faite au premier report de ce match qui a obligé la LNF à reporter toute une journée du championnat, il y a deux semaines, lorsque la JSK est allée disputer la manche retour face à l'équipe ghanéenne de l'Ashanti Goldfield et était obligée de passer plus de 48 heures à Casablanca faute de vol sur Alger. En effet, il faut dire que les Sétifiens, dont le retour d'Egypte était prévu jeudi dernier, n'ont pu finalement rejoindre Alger en raison du manque de places dans l'avion d'Air Algérie qui devait transporter la délégation sétifienne (seuls trois joueurs sont rentrés à bord de ce vol). L'ess ne risque pas la rétrogradation mais juste la défalcation d'un point En outre, l'insistance d'Ali Malek de programmer cette rencontre à la date et heure initiales confirmées jeudi dernier à l'émission “Min Malaâb”, durant laquelle il a affirmé que l'ESS risque de perdre le match par forfait en plus de la défalcation d'un point, voire même la rétrogradation, n'a pas fait changer d'avis au président Serrar. Celui-ci a réitéré l'intention de son team de boycotter cette rencontre dans la mesure, estime-t-il, où elle n'a aucune incidence sur le classement en haut ou en bas du tableau. “C'est un match qui n'a pas d'enjeu et qui ne concerne ni le titre, encore moins la relégation. Nous, en tout cas, nous maintenons la décision de ne pas jouer ce match et sommes prêts à assumer les conséquences que la LNF de Ali Malek veut nous imposer. Ce que je peux vous dire, c'est que nous n'allons pas nous taire”, a-t-il déclaré aux différents chaînes de radio qui l'ont interrogé à propos de cette affaire. Par ailleurs, les autres dirigeants qui se trouvent à Sétif, à savoir Rachid Salhi, Bouzidi et autre Hassène Hamar se sont réunis, jeudi, jusqu'à une heure tardive de la nuit pour étudier l'éventualité de jouer ce match avec une équipe composée de joueurs n'ayant pas ou qui sont revenus d'Egypte dans le vol de jeudi dernier (Alex, Boudmagh, Zeddam, Djabbou, Dembri, Touil, Mecheri, Hadjaoui) et d'autres éléments de l'équipe juniors a été finalement écartée en concertation avec le boss ententiste. “Sincèrement, on ne peut jouer avec l'honneur du club en alignant une équipe composée de juniors ainsi que d'autres joueurs qui n'ont pas fait le déplacement en Egypte. Après plusieurs heures de discussions, nous avons, avec le président Abdelhakim Serrar, décidé de boycotter ce match avec toutes les conséquences que fera encourir une telle décision. Cependant, il faut savoir que nous avons nous aussi des arguments à faire valoir. Nous avons déjà saisi toutes les parties concernées (la FAF, la LNF le MJS et le Comité olympique). Si cela nécessite d'aller jusqu'au président de la République, nous le ferons'', nous a déclaré Abdelhakim Bouzidi, le premier vice-président de l'Entente et député à l'APN. En tout cas, à Sétif, le moins qu'on puisse dire, c'est un sentiment de colère et de consternation chez les supporters.