Le président de l'Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales (AADRESS), Mohamed Benguerna, a indiqué, hier, que le colloque sur la vie et l'œuvre du défunt M'hamed Boukhobza, assassiné par des terroristes en 1992, est dicté par la “richesse” de sa production qui demeure “méconnue” au sein de l'université. Intervenant en ouverture du colloque consacré à la sociologie de cet universitaire sous le titre “Connaître et comprendre sa société”, M. Benguerna a affirmé que cette rencontre est “dictée par le souci de faire connaître la production riche et variée du défunt qui est méconnue au sein de la société et de l'université, bien qu'elle constitue un trésor pour les chercheurs et les étudiants”. “A l'AADRESS, nous avons fait un constat sur la richesse des travaux réalisés sur le terrain par Boukhobza et c'est ce qui explique notre souhait de lui redonner la place qu'il mérite”, a-t-il poursuivi. Il a relevé en particulier les aspects méconnus des recherches sociologiques du défunt, en mettant en relief son penchant pour les enquêtes dans ce domaine. Il a, en outre, estimé que les travaux de Boukhobza, réalisés avec une équipe de chercheurs de l'institut qu'il dirigeait “poussent à l'admiration, par leur richesse, leur finesse et l'intérêt qu'ils suscitaient”. “C'était à la fois des recherches dont pouvaient tirer profit les chercheurs, les étudiants et les pouvoirs publics”, a-t-il relevé. Rachid Sidi Boumediene a mis, pour sa part, dans sa conférence intitulée “l'Association algérienne pour la recherche démographique économique et sociale (AARDESS), un enfant miracle”, le parcours de cette association de recherche dans le domaine sociologique depuis sa création dans les années 60. Tout en relevant que l'AARDESS, à laquelle était associé le défunt, possède “une riche production intellectuelle sur l'économie et la société algériennes”, il a mis l'accent sur le caractère scientifique rigoureux de “ce pôle de production de la connaissance”, faisant, a-t-il dit, que des divergences et des oppositions se sont “cristallisées” avec des institutions publiques et d'autres à caractère plus académique. Il a illustré son propos par “les oppositions qui se sont exprimées, pour l'essentiel, dans l'analyse du secteur de l'agriculture et du monde rural”, tout en rappelant que les travaux de cette association avaient donné lieu à des publications pour le compte ou dans le cadre d'institutions publiques et d'autres à caractère académique. Le sociologue Haoues El Kenz, connu pour ses études sur la steppe, a résumé l'activité scientifique du défunt Boukhobza en mettant en évidence son attrait à la méthodologie sociologique “privilégiant l'enquête”. “Connaître, comprendre et réformer sa société, autant d'actes de savoir que Boukhobza s'est attaché à accomplir sa vie durant”, a-t-il soutenu. Tout en énumérant les œuvres du sociologue disparu, il a affirmé que “ses centres d'intérêts se sont déployés sur plusieurs registres, thèses universitaires, études pour les instances de la planification, recherches académiques, articles, communications”, ajoutant que son éventail thématique “s'étend à l'histoire, à la sociologie, l'économie, la démographie et la politique”. Le sociologue Haoues El Kenz qui a rappelé le riche cursus universitaire de feu Boukhobza, a relevé que “son activité scientifique n'a pas échappé aux critiques des institutions qui trouvaient ses études trop théoriques et, d'un nombre de sociologues qui lui reprochaient un excès d'empirisme”. R. N.