Pas moins de onze collégiens, dont deux filles fréquentant le CEM de la cité Haï Zitoune, à la périphérie nord-ouest de la ville de Maghnia, viennent d'être appréhendés par la Police judiciaire de Maghnia, pour tentative d'immigration clandestine “harga”. Onze enfants, dont l'âge oscille entre 13 et 15 ans, candidats à la “harga”, ont été interpellés la veille de leur embarquement à bord d'une barge à destination des rivages d'Espagne. Selon nos sources, les onze écoliers auraient été trahis par des camarades de classe qui les auraient dénoncés à la direction de l'école. Cette dernière qui effectuera une fouille systématique des cartables des onze mis en cause, découvrira une somme et un lot important de bijoux pour une valeur de plusieurs millions de centimes que les jeunes candidats à la “harga” avaient dérobé à leurs parents pour payer le prix de leur voyage vers l'Espagne. La direction de l'école convoquera aussitôt les parents des élèves “mis en cause” qui confirmeront tous le vol de sommes importantes ou de bijoux perpétrés par leurs rejetons à leur insu. Selon des témoignages dignes de foi émanant de citoyens de la cité Haï Zitoune, il semblerait que de nombreux dealers de drogue de quartiers avoisinants et autres “hallabas” à bord de leurs véhicules auraient été aperçus à plusieurs reprises en compagnie de jeunes élèves à la sortie de l'école. La direction du CEM a aussitôt alerté les services de la Police judiciaire de la ville qui ont ouvert une enquête. Selon les déclarations d'un groupe de parents d'élèves, les établissements scolaires de la ville ne sont pas assez sécurisés pour protéger les collégiens contre les dealers et autres individus qui rôdent aux alentours de l'établissement. Les élèves fréquentant ces établissements sont constamment harcelés et relancés à chaque sortie des cours par les véhicules de “hallabas” ou par des dealers de drogue à bord de motocyclettes. Et ces malfaiteurs manipulent leurs jeunes victimes à l'insu de leurs parents en leur donnant rendez-vous dans des salles de jeux de la ville qui ferment très tard dans la nuit et qui ne font l'objet d'aucune surveillance parce que situées dans des endroits d'accès généralement difficile. Le phénomène “harga” ne cesse de prendre de l'ampleur pour s'étendre à une catégorie de jeunes algériens très vulnérables compte tenu de leur immaturité et de leur très jeune âge. À ce titre d'ailleurs, il importe de rappeler que les gardes-côtes de la Marine nationale de Ghazaouet ont, au cours de l'année 2007, arrêtés 123 candidats à l'immigration clandestine à destination de l'Espagne. Ils ont également réussi à déjouer 9 tentatives d'embarquement clandestin et procédé à la saisie de 10 embarcations dont 8 de type Zodiac. Depuis le début de l'année en cours à ce jour, pas moins de 545 clandestins de nationalité algérienne ont été refoulés d'Espagne contre 615 en 2006. Et pas moins de 5 cadavres de harragas morts en haute mer ont été également repêchés durant cette même période, selon les autorités portuaires de la ville de Ghazaouet. Plus de 65% des personnes qui tentent de prendre le large de manière clandestine sont originaires de l'ouest du pays. Toutefois, signalons que grâce à la coopération des forces navales avec la Gendarmerie nationale, le nombre de harragas interceptés en mer a baissé par rapport aux années précédentes. Ali moussa Jamal