Le siège du ministère des Affaires étrangères a abrité, hier, la signature de constitution du bureau de l'Algérie entre Mourad Medelci et M. Kaberuka, président du groupe de la Banque africaine de développement. Un acte qui vient de mettre fin à plus de cinq années de tergiversations affirmées hier par les déclarations du ministre, expliquant les raisons du retard par une série de contraintes indépendantes de la volonté des parties concernées. “Tout est venu en retard, certes, mais aujourd'hui la question est réglée”, selon le département des AE. L'Algérie, membre de la BAD, depuis 1964, soit depuis l'accord portant sa création, entré en vigueur en octobre de la même année, est, comme l'a souligné le Président, “un pays en voie de développement reste actif au sein de cette institution internationale”. Il reste à savoir dans quelles mesures notre pays pourrait bénéficier et profiter de l'aide de la BAD dans les grands projets structurants tels que l'autoroute Est-Ouest, le gazoduc transméditerranéen pour ne parler que de ceux-là. Pour rappel, le groupe de la BAD, institution régionale multilatérale de financement ayant pour but de contribuer au développement économique durable des pays africains, est composé de trois entités : la BAD, le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Depuis 2000, la BAD, en partenariat avec de multiples organisations internationales dont l'ONU, la Banque mondiale et le FMI s'est engagée à soutenir les pays membres régionaux au nombre de 53 dont l'Algérie, pour atteindre les objectifs de développement du millénaire. Pour des besoins d'élargir ses ressources financières la BAD, le statut de membre a été élargi depuis 1982 aux pays non régionaux au nombre de 24, essentiellement des pays d'Europe, d'Amérique et d'Asie. Le groupe de la BAD finance des projets, des programmes et des études dans les secteurs de l'agriculture, de la santé, de l'éducation, des équipements collectifs, des transports et des télécommunications, de l'industrie et du secteur privé, mais également, depuis 1968, le financement d'opérations hors projets dont les prêts d'ajustement structurel, les prêts de réformes institutionnelles et différentes formes d'assistance technique et de conseil en matière de politique. De même que cette institution participe à d'importantes initiatives de réduction de la dette en faveur de 33 pays pauvres très endettés. En 2006, le groupe BAD a effacé pour près de 9 milliards de dettes en faveur de ces pays. Il y a lieu de savoir que plusieurs initiatives d'importance stratégiques ont été accompagnées par cette institution comme l'initiative pour l'alimentation en eau et l'assainissement en milieu rural (IAEAR) qui vise à fournir de l'eau potable et un réseau d'assainissement de base à 80% des habitants des zones rurales d'ici à 2015. Le coût total de la couverture est estimé à environ 14,2 milliards de dollars. On peut également citer la stratégie du Nepad dont le plan d'action à court terme prévoit une contribution de la BAD à 1,6 milliard de dollars dans le cadre de cofinancement en faveur de 33 projets initiatives. A. F. Selon medelci “L'ambassade du Danemark a changé d'adresse” En marge de la signature de la constitution du bureau de l'Algérie du groupe BAD, Mourad Medelci a précisé que l'ambassade en question a emménagé, pour des raisons sécuritaires dans un autre bâtiment et que sa fermeture n'a pas été ordonnée par le Danemark.