Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a présidé hier une réunion des directeurs de l'emploi de la région centre au cours de laquelle il a détaillé le contenu de “la nouvelle stratégie nationale de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage”. Cette stratégie a d'ores et déjà fait l'objet d'un décret exécutif qui a été signé et qui paraîtra très prochainement dans le Journal officiel. Selon le ministre, “cette stratégie est essentiellement basée sur l'encouragement des investissements générateurs d'emploi”. Elle prévoit également des mesures incitatives pour les employeurs telles que la réduction des taux de cotisations sociales, mais aussi de nouveaux types de contrat de travail qui favorisent la formation sur site et surtout une modernisation de l'Agence nationale pour l'emploi (Anem) qui augmentera ses effectifs et une meilleure coordination entre l'Inspection du travail, la Direction de l'emploi et l'Anem, notamment par la création de deux organes d'inspection qui sont la Commission nationale de l'emploi (CNE) qui sera présidée par le Chef du gouvernement et le Comité intersectoriel de promotion de l'emploi (Cipe) qui sera présidé par le ministre chargé de l'Emploi. Quant à l'Ansej et la Cnac, principaux dispositifs de création d'activités, ils seront désormais obligés de suivre les dossiers au niveau des banques qui auront l'obligation de répondre aux demandeurs de crédit au bout de trois mois maximum. Elles devront également fournir des explications et orientations en cas de refus d'un projet. Il est attendu de la mise en place de cette stratégie, un niveau annuel moyen d'insertion professionnelle de l'ordre de 350 000 à 450 000 emplois pour les jeunes, dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), lequel sera lancé dès le 2e semestre 2008. Cette stratégie tend aussi à améliorer le taux de recrutement dans le cadre du DAIP de l'ordre de 33%, soit 130 000 emplois durables, mais aussi la création de 60 000 emplois directs par “le dispositif de création d'activités”, soit un total de 190 000 emplois permanents par an. Enfin, le volet “appui aux employeurs” permettra la création de 267 000 emplois par an au cours de la période allant de 2009 à 20013. En somme, tous les dispositifs confondus permettront la création de 452 585 postes de travail par an durant la période s'étalant de 2009 à 2013, et ce, afin de concrétiser les objectifs fixés par le président de la République à l'horizon 2009 à savoir : la création de deux millions d'emplois, la réduction du taux de chômage à moins de 9%. Appui aux employeurs Pour les employeurs, il est prévu de baisser les taux des cotisations sociales à raison de 28% à 36% en plus de l'application de l'article 25 de la loi des finances concernant la réduction de l'impôt sur le revenu. Les différentes antennes de l'Anem réparties à travers les wilayas du pays devront, chacune à son niveau, dresser des listes d'employeurs (fichier des entreprises) à contacter afin de les mettre en relation avec les demandeurs d'emploi également enregistrés. DAIP : “Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle” Il concerne les demandeurs d'emploi enregistrés auprès de l'Agence nationale pour l'emploi (Anem) et dont le nombre s'élève à 1 200 000. Ce dispositif se compose de trois contrats d'insertion, à savoir le contrat d'insertion des diplômés (CID), destiné aux diplômés de l'enseignement supérieur, le contrat d'insertion professionnelle (CIP), destiné aux jeunes sortant du cycle secondaire, des centres de formation professionnelle ou ayant suivi un stage d'apprentissage et enfin, le contrat de formation insertion (CFI), dédié aux demandeurs d'emploi sans aucune formation ni qualification. Toutes ces dispositions seront complétées par l'offre d'un contrat de travail aidé (CTA), pour favoriser le recrutement des diplômés. Ce contrat assure aux employeurs une contribution de l'Etat au salaire du jeune diplômé, de façon dégressive et pendant une durée de trois ans maximum. Par exemple, pour un diplômé de l'enseignement supérieur, dont le salaire serait de 30 000 dinars, les contributions de l'Etat seront de 12 000 dinars pour la première année, 10 000 dinars pour la deuxième année et 8 000 dinars pour la troisième année de travail. Le CTA concernera au maximum 15% des effectifs d'une entreprise. Amina Hadjiat