L'invitée de M. Zerhouni a fait part des solidarités existant entre les deux pays, se remémorant l'aide apportée par les Français lors du séisme de 2003 ayant touché les régions d'Alger et de Boumerdès, et l'intervention de la Protection civile algérienne lors des incendies déclenchés en France pendant la même année. La ministre française de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités locales, est arrivée hier à Alger, vers 13 heures (heure locale), pour une visite officielle de deux jours à l'invitation de son homologue, Noureddine Yazid Zerhouni. À son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, Michèle Alliot-Marie a été accueillie par ce dernier. Cette visite sera l'occasion d'“approfondir les domaines de coopération et l'amitié algéro-française que nous voulons bâtir sur la confiance”, a déclaré le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. M. Zerhouni a, en outre, annoncé que “les propositions seront étudiées en vue d'élaborer un programme plus efficace et pour améliorer davantage les relations” entre les deux pays. Dans une déclaration à la presse, la ministre française a, de son côté, rappelé que c'est la seconde fois qu'elle foule le sol de l'Algérie, après sa première visite en 2004, en qualité de ministre de la Défense. Michèle Alliot-Marie a également signifié que la visite de 48 heures portera sur “la coopération bilatérale” entre Paris et Alger, en exprimant son souhait de voir le renforcement de certains secteurs, comme “la sécurité, la protection civile et l'aménagement de l'administration territoriale”. Cette “coopération permettra d'assurer le mieux possible, la protection de nos citoyens contre les risques de terrorisme, les risques de criminalité et de grande criminalité et les risques résultant des catastrophes naturelles”, a-t-elle révélé. L'invitée de M. Zerhouni a aussi fait part des solidarités existant entre les deux pays, se remémorant notamment l'aide apportée par les Français lors du séisme de 2003 ayant touché les régions d'Alger et de Boumerdès, et l'intervention de la Protection civile algérienne lors des incendies déclenchés en France pendant la même année. À la question se rapportant au nouveau commandement des Forces armées américaines en Afrique (Africom), la ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités locales a laissé entendre qu'elle ne s'oppose pas à un tel projet. Bien au contraire, elle a plaidé pour la coopération internationale contre le phénomène terroriste, en déclarant : “Le terrorisme, comme d'ailleurs la grande criminalité, dépasse aujourd'hui très largement nos frontières. Dans ce cas, les domaines de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure se rejoignent. Aussi, il est indispensable de pouvoir travailler à l'échelle internationale, c'est-à-dire avec plusieurs pays pour pouvoir lutter contre le risque terroriste.” Pour Mme Alliot-Marie, “il faut des ensembles pour pouvoir y arriver” et, d'ailleurs, “l'Europe est en train de s'organiser sur ce point”. Dans ce cadre, elle a soutenu qu'il est nécessaire de démarrer “sur la base de rapports bilatéraux” avant d'aller vers l'élargissement pour “avoir le maximum de partenaires”. Non sans signaler sa préférence pour “les pays avec lesquels nous avons des liens de confiance plus étroits”. La visite de Mme Alliot-Marie en Algérie intervient au lendemain de l'adoption, par le Conseil de sécurité des Nations unies, de la résolution 1813 sur le Sahara occidental, une résolution où la France a mené campagne pour le Maroc, en s'opposant à ce que la lumière soit faite sur les violations des droits de l'Homme commis dans les territoires sahraouis occupés. La ministre française de l'Intérieur a animé une conférence sur la modernisation de l'administration territoriale, en présence notamment des présidents d'Assemblée populaire communale (maires) de 115 villes les plus importantes d'Algérie. “Vous avez ici les représentants de l'Algérie profonde”, a déclaré le ministre de l'Intérieur Noureddine Zerhouni en s'adressant à son hôte avant le début de la conférence. La France “a connu une tendance décentralisatrice depuis le 17e siècle qui s'est poursuivie jusqu'au 21e siècle (...) mais elle a été relancée avec plus de vigueur depuis les années 1980”, a déclaré Mme Alliot-Marie, soulignant que la décentralisation “est désormais inscrite dans la Constitution française”. Au cours de la conférence de presse qu'elle animera ce matin à Alger, conjointement avec son homologue algérien, Mme Alliot-Marie nous éclairera certainement sur ces positions à la fois contradictoires et qui semblent fâcher ses hôtes. H. Ameyar