Depuis hier, quatre sites de la capitale, à savoir Sidi-M'hamed, Hassiba-Ben-Bouali, El-Harrach et Mohammadia font l'objet d'une manœuvre algéro-française de simulation d'un tremblement de terre, qui durera trois jours et dont le poste de commandement est situé à l'unité d'instruction et d'intervention de la Protection civile de Dar El-Beïda. Quelque 300 éléments de la Protection civile algérienne, dont 66 faisant partie des équipes spécialisées, sont ainsi impliqués dans cette opération, aux côtés d'une équipe de la sécurité civile française, composée de 66 officiers supérieurs et autres gradés. Sans oublier la coordination avec les services de police, en raison des “problèmes d'encombrement de la circulation” à Alger. La manœuvre de simulation, la première du genre entre les deux pays, s'inscrit dans le cadre de “la coopération algéro-française dans le domaine de la formation”. Plus concrètement, elle entre dans le programme du Fonds français de solidarité prioritaire (FSP) qui concerne la période 2008-2010 et une enveloppe financière globale de 2,3 millions d'euros. Lors d'un point de presse, le responsable chargé de la communication à la direction nationale de la Protection civile, M. Mechkane, a révélé qu'“aucun pays au monde ne peut gérer à lui seul un séisme”. D'où le recours au “travail d'association” pour secourir les victimes de la catastrophe, en usant des relations bilatérales et à travers l'intervention des organisations régionales ou internationales (Pnud, Ocha…). Le colonel Kamel Helaoui, commandant de l'unité d'instruction et d'intervention de Dar El-Beïda, et le lieutenant-colonel Mars Dumas ont, pour leur part, donné une idée des moyens qui seront déployés dans cette “mise à niveau” destinée à “se préparer à une éventuelle catastrophe” et à former des formateurs. Dans ce cadre, la formation en question enregistre la présence de 8 évaluateurs et 4 formateurs, côté français, et 8 évaluateurs et 6 formateurs, côté algérien. Quant aux équipements, ils relèvent des équipes concernées : équipes chargées des moyens logistiques (bus, ambulances, tentes, cuisines mobiles, etc.), équipes de recherches et de localisation (chiens, appareils acoustiques, dont les appareils infrarouges), équipes de “potalisation” d'eau (machines pour rendre l'eau potable en vue de sa distribution à la population sinistrée) et équipes médicales chargées d'assister les victimes. Comme tout le monde sait, le nord de l'Algérie est traversé par une faille sismique. Le 21 mai 2003, un tremblement de terre de forte magnitude (6,8 sur l'échelle de Richter) a touché gravement Boumerdès et certains quartiers d'Alger. Ce séisme, le plus meurtrier depuis des siècles (1716) et après celui de Chlef (El-Asnam) (1980), a ainsi marqué le grand tournant dans l'histoire de la sismicité en Algérie. De 2003, juste après la catastrophe naturelle, à décembre 2006, une étude a été élaborée par le japonais Jica, sur demande de l'Algérie, impliquant 15 experts japonais et 17 Algériens. Portant sur un éventuel séisme dans la capitale, d'une magnitude de 7,7, le rapport a conclu sur la paralysie du port et de l'aéroport, ainsi que la destruction probable de 435 bâtiments et 22 ponts, situés entre Mohammadia et Alger- Centre. D'autres études ont été initiées visant une meilleure gestion du risque sismique, et donc une conduite plus efficace des secours en direction des victimes.