Alors que les grands axes du Centre sont vidés “de force”, les embouteillages se sont transposés dans la périphérie, avec des files de voitures essayant de contourner l'interdiction. Evidemment, le mécontentement était général, la majorité des “coincés” dans la circulation arguant ne pas être au courant. Alger sans voiture un jour ! C'était possible. Pour preuve, elle a été organisée, vendredi dernier. La manière n'y était malheureusement pas. Boucler de principaux axes de la capitale pour créer l'illusion d'une adhésion des Algérois à cette initiative, avec renfort de policiers, a donné à Alger l'air des jours de visites officielles avec un dispositif tellement serré qu'il a engendré d'interminables bouchons. Malgré les efforts de la radio El-Bahdja dont la voix n'atteint pas forcément “la conscience et la sensibilité” des automobilistes, la journée présentée comme une occasion de trouver une bouffée d'oxygène, diminuer les bruits et les émanations de pots d'échappement et, accessoirement, livrer la rue aux enfants, n'a pas été à la hauteur des prétentions radiophoniques des initiateurs. Alors que les grands axes du Centre sont vidés “de force”, les embouteillages se sont transposés dans la périphérie, avec des files de voitures essayant de contourner l'interdiction. Evidemment, le mécontentement était général, la majorité des “coincés” dans la circulation arguant ne pas être au courant. Plausible, dans la mesure où les médias de manière générale, de par leurs prestations, ont depuis longtemps fait fuir les auditeurs locaux qui ne s'y reconnaissent plus dans “ces services publics”. Les autres moyens de communication n'ont pas été de la partie pour donner un écho à cette initiative dont la campagne est restée cantonnée dans les ondes d'El-Bahdja qui ne pouvait à elle seule convaincre les habitués du volant d'opter pour d'autres moyens de locomotion plus écolos. Ce qui donna alors, vendredi, un lamentable spectacle, un bide, une leçon qui dissuadera désormais quiconque de lancer ce genre d'opération. Quant aux associations écologistes, elles ont été ignorées. Comme si elles n'existaient pas. Pourtant, avec peu de moyens, parfois sans, elles réussissent à faire des actions qui ont une portée. Il est cependant manifeste dans le comportement algérien de rejeter ce qui est dicté, organisé “à huis clos” avant d'être servi comme une œuvre collective. Résultats des courses : une louable initiative qui tourne au fiasco. Cela dit, le fossé entre l'Algérien et les gouvernants ne suffit pas à justifier certaines attitudes négatives du citoyen qui, non seulement refuse les ordres, mais va plus loin en faisant le contraire. L'état d'insalubrité des quartiers dénote d'un penchant de plus en plus prononcé vers l'incivisme. Des sacs-poubelles jonchant les trottoirs après le passage des éboueurs ou jetés à partir des balcons ou confiés à des enfants, donnent le spectacle quotidien du décor hideux et nauséabond de nos quartiers. Qu'attendre alors de celui qui s'accommode des dépotoirs et a du mal à nettoyer devant sa porte ? La pollution, sous le couvert d'autres urgences et priorités, est reléguée au rang de lubies d'intellectuels et d'oisifs. Cette indifférence a eu pour conséquence cette horrible carte postale d'une Algérie sale, dégueulasse et puante à longueur de journée. D'où la résurgence des maladies du Moyen-Âge. Quand l'Algérien n'est pas sale, il est indifférent. On peut résumer la situation en deux images récurrentes : un homme urinant contre un mur ; un jeune homme lançant un gros crachat sur le trottoir d'un grande rue commerçante ! No comment. Alors une journée sans voiture… ! Djilali B