“L'Algérie, pays aux mille contrastes !” Quand vers la fin des années 1960, cette formule simple fut consacrée par les premiers dépliants touristiques, on fut tout de suite amené à conclure que c'était là, une formule magique, qui allait frapper les imaginations de l'autre côté de la Méditerranée. Et on attendit les touristes. Quarante ans après, on attend toujours. Les touristes ne sont pas venus. Pis, l'Algérie au fil des années est devenue un pays émetteur de touristes. Tout le monde s'accorde à dire que le tourisme est d'abord et avant tout une culture. Une culture que les pouvoirs publics se doivent de hisser au rang d'industrie. Les professionnels du tourisme, pour leur part, estiment que la volonté politique n'existe que dans le discours. Sur le terrain, les responsables des agences font état de plusieurs obstacles qui les empêchent“de jouer leur rôle”. Ils parlent de la bureaucratie dans l'octroi d'autorisations pour les excursions, d'absence de vols charters et de manque d'infrastructures hôtelières “potables”. Même les infrastructures touristiques et le patrimoine qui sont des véritables bijoux subissent des dégradations. Réaliser en 2025, ce que la Tunisie, le Maroc et l'Egypte réunis ont réalisé ensemble sur 20 ans est le défi de l'Algérie. Arrivé au moins à 20 millions de touristes au minimum par an, on est loin des projets escomptés. En effet, il a été constaté, du moins pour ces premiers mois de l'année, une baisse du nombre de touristes plus précisément au sud du pays par rapport aux années précédentes. Toutes les grandes villes semblent être touchées, à l'instar de Timimoun, Djanet et Illizi. Les commerçants en témoignent puisque leurs chiffres d'affaires sont loin d'égaler leurs prévisions. S'il existe une réelle demande de tourisme au niveau national, l'objectif tracé par le ministère du Tourisme à inciter les deux millions d'Algériens installés à l'étranger à venir passer leurs vacances dans leur pays d'origine est loin du début. Des prix prohibitifs et un pouvoir d'achat émoussé constituent certainement des causes de découragement même pour ceux qui disposent de quelques moyens. Le secteur du tourisme qui souffre du manque de structures d'accueil dispose d'un parc hôtelier de quelque 80 000 lits dont les 4/5 ne répondent pas aux normes internationales. Contrairement à nos voisins maghrébins, la Tunisie et le Maroc ont des capacités d'accueil trois fois plus élevées et remplissent en totalité les conditions et les normes exigées au niveau mondial. S'ajoute à tous le problème du transport, plus précisément les coûts du voyage vers la destination saharienne qui ne sont pas moins de 19 000 DA, l'absence des vols charter et l'annulation de certaines escales touristiques par Air-Algérie, à titre d'exemple l'escale de Timimoun n'existe plus. La compagnie nationale propose Timimoun via Adrar à 200 km, Béchar ou Ghardaïa à 600 km… Du coup, on se pose des questions : pourquoi les deux millions de touristes choisiraient-ils une destination plus coûteuse et plus contraignante alors que le Maroc, la Tunisie, voire même l'Egypte proposent mieux ? Et comment atteindre les objectifs de 2025 ? N. A.