C'est l'Aniref qui pilotera les cessions. L'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) et la direction générale des domaines ont signé, hier, une convention-cadre à travers laquelle la direction des domaines met à la disposition de l'Aniref, sous forme de concessions, les disponibilités foncières. Techniquement, la convention prévoit que l'Etat, à travers les domaines, récupère des actifs. Ces actifs sont recensés et évalués et mis à la disposition de l'Aniref. Cette dernière les met sur une banque de données à la disposition des opérateurs et les propose sur le marché. Une fois la transaction achevée, c'est aux domaines d'établir l'acte. “L'Aniref est rémunérée en contrepartie”, affirme le DG des domaines. L'opération démarre essentiellement avec les actifs résiduels issus des entreprises dissoutes, estimés entre 800 à 1 000 hectares. “Ce n'est qu'une petite étape. Dans la deuxième étape, nous allons travailler sur les actifs excédentaires, estimés à 15 000 hectares”, précise le directeur général des domaines. Il restera par la suite un troisième volet et qui concerne les terrains situés dans les zones industrielles et d'activité, évalués à 2 000 hectares. “Le travail, dans le cadre de ce troisième volet, est plus compliqué, car souvent les terrains n'appartiennent plus à l'Etat, mais aux organismes aménageurs”, explique le DG des domaines. En d'autres termes, à la faveur de cette convention, dans les cinq prochaines années, l'Etat pourra mettre sur le marché plus de 16 000 hectares de terrain. “C'est plus que la superficie des 70 zones industrielles”, souligne le directeur général des domaines. Pour rappel, la directrice générale, Mme Mokraoui, avait indiqué récemment que 675 actifs résiduels ont été recensés, dont 53 terrains nus de superficie de plus de 58,5 hectares et 622 autres (des actifs en logement, des dépôts, des hangars…) de superficie construite de 165 hectares. Les terrains excédentaires représentent 181 lots d'une superficie totale de 783 hectares. Au niveau de 66 zones industrielles, 1 120 lots ont été recensés, soit 784 hectares. Toutes les études sur l'investissement ont qualifié l'accès au foncier de contrainte majeure à l'investissement, et donc à la relance économique. Le ministre de la l'Industrie et de la Promotion des investissements qualifie le dispositif mis en place d'intéressant. “Bien sûr, il est loin d'être parfait. Mais sur le plan de principe, l'affaire est terminée. On ne peut plus dire au gouvernement d'arranger le problème du foncier”, souligne M. Temmar. Les chefs d'entreprise ont estimé que le dispositif ne règle pas le problème du foncier s'il doit conduire, avec l'introduction du mode des enchères publiques, à la cession ou à la concession des assiettes foncières au prix le plus élevé. Sur ce point, le ministre de l'Industrie rassure que les cahiers des charges précisent clairement que seules les entreprises de production pourront accéder au foncier mis aux enchères publiques. Depuis sa création, l'Aniref a développé un site Internet (www.aniref.dz) et une banque de données accessible à tout investisseur. L'agence, en 5 mois, a mis en ligne 240 actifs, sur 2 500 actifs recensés, que l'investisseur peut consulter à tout moment et accéder à toutes les informations. Elle a déjà lancé la première opération de vente aux enchères à Blida. Le ministre des Finances souligne, pour sa part, que l'endettement intérieur n'est que de 10% du PIB et la dette extérieure publique est évaluée à 600 millions de dollars. M. Karim Djoudi annonce que l'Algérie et les Emirats d'Abou Dhabi ont signé, hier, un mémorandum d'entente relatif à la conversion en investissements de la dette algérienne contractée auprès de ce pays.