Créée depuis presque une année, l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), a recensé 2 500 terrains dans le cadre de l'offre foncière, dont 1 200 lots industriels. Cependant, 240 actifs seulement sont offerts à la vente, puisque l'agence préfère être prudente par rapport aux contentieux qui persistent dans le cas de certains terrains. C'est ce qu'a révélé, hier, la directrice générale de cet organisme, Mme Mokraoui, au cours d'une rencontre organisée par le Forum des chefs d'entreprise. Il faut noter que l'Aniref règle dans sa forme la problématique de la gestion des assiettes de terrain, compliquée par une kyrielle d'intervenants. Cependant, les opérateurs économiques rejettent l'option de la vente aux enchères. Pour quelques participants, notamment M. Issaâd Rebrab, P-DG du groupe Cevital et les représentants d'Ifri, Hamoud Boualem, ainsi que le président du FCE , M. Réda Hamiani, cette disposition est pénalisante pour les investisseurs alors que l'Etat doit gérer l'abondance et non la pénurie. "Nous ne sommes pas convaincus de la pertinence des enchères publiques". Si la démarche est séduisante dans son aspect transparence, elle charrie le risque de renchérissement du projet. M. Hamiani estime que l'objectif de l'État doit être le développement et la création de l'emploi et non chercher des ressources à travers le développement d'une spéculation effrénée qui va signer la fin des opérations de vente aux enchères. Pour les opérateurs économiques, cette démarche profitera aux riches et non à la PME. C'est pour eux une situation qui empêchera l'émergence d'un véritable marché du foncier.Ce n'est pas l'avis de la DG de l'Aniref qui affirme que la vente aux enchères est la seule méthode pour approcher "la réalité des prix", en rassurant les opérateurs économiques que le dispositif n'est pas fermé, évoquant l'existence des dispositions d'enchères restreintes qui sont mises entre les mains du wali à qui revient la décision de choisir l'investissement qu'il faut pour sa région. Sur ce point, le directeur chargé du foncier au niveau du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI), a évoqué la question des faux investisseurs qui prennent des assiettes énormes sans accomplir leurs engagements d'investissement. A souligner que l'Aniref lancera à la fin du mois courant la première vente aux enchères de 11 actifs au niveau de la wilaya de Blida. C'est la première du genre et elle sera suivie par d'autres dans les semaines à venir. L'Aniref passe donc à l'action en mettant à la disposition des opérateurs économiques les disponibilités foncières récupérées suite à la dissolution d'entreprises publiques économiques ou celles inexploitées par certaines entités du secteur public. L'objectif est de mettre fin à la tension qui existe sur le foncier industriel et offrir des solutions aux investisseurs détenteurs de projets. L'agence avait mis en place dix représentations régionales afin de gérer au niveau local les disponibilités foncières pour les besoins des projets d'investissement. Ces derniers peuvent s'informer sur les disponibilités foncières existantes en consultant le site internet de l'agence (aniref.com). Dans le même cadre, un guide du foncier détaillant la démarche à suivre pour bénéficier d'un terrain a été élaboré à au profit des investisseurs. L'Aniref a récupéré des actifs inoccupés répartis à travers le territoire national. Les investisseurs sont appelés à explorer le grand potentiel qui se situe en dehors de la capitale, Alger, notamment à Blida, Bouira, Boumerdès et à Tizi Ouzou selon Mme Mokraoui. Il est utile de rappeler que les services du domaine l'Etat ont injecté plus de 30 000 hectares de terrain. Plus de 50% sont inexploités. Sur 10 000 hectares cédés au privé, 3% seulement des projets ont été réalisés. De plus, 14 000 hectares d'excédent ont été récupérés des entreprises économiques publiques. L'activité économique est concentrée sur 3% du territoire national, illustrant ainsi la pression sur le foncier au niveau de certaines wilayas d'Algérie.