Abdesslam Bouchouareb, l'architecte du 3e congrès national du RND, très proche d'Ouyahia, a fermement dénoncé les derniers attentats terroristes perpétrés par le GSPC et la médiatisation d'informations erronées, tout en appelant à la prudence. Le RND s'achemine vers un 3e congrès national ordinaire sans enjeu majeur et sans fronde particulière, contrairement à ce qui a été annoncé il y a quelques mois. “Nous renouvelons notre entière confiance à notre secrétaire général et nous lui exprimons notre total soutien lors du prochain congrès du parti”, ont clamé hier unanimement les congressistes à Alger. Quoi de mieux pour ce parti, né en 1997 dans une Algérie meurtrie par le terrorisme et qui veut placer la barre trop haut par rapport à ses concurrents directs dans l'alliance présidentielle. “Il y a de quoi être fier de noter secrétaire général ! Au prochain congrès, il y aura des amis, mais aussi des non amis qui verront de quel bois se chauffent les militants du RND”, dit encore Mohamed-Tahar Bouzghoub. En effet, après les quatre premiers congrès régionaux, tenus il y a dix jours à travers les wilayas du Sud, des Hauts-Plateaux et une partie de l'est du pays, le Rassemblement national démocratique a clôturé, jeudi dernier, ses dernières quatre rencontres à Mascara, à Annaba, à Alger et à Béjaïa. Et si l'attention était focalisée sur les desseins du 3e congrès national, avec en appoint la reconduction des statuts définis en 2003 lors du second congrès du parti et marqués par la discipline et la continuité, il n'en demeure pas moins que les deux congrès d'Alger et de Béjaïa ont été marqués par des interventions liées à l'actualité nationale. D'abord, le retour en grâce d'Ahmed Ouyahia, ensuite la posture de celui-ci par rapport à sa réélection à la tête du parti pour un autre mandat de cinq ans et, enfin, les grandes perspectives du parti et son implication direct dans la gestion des affaires du pays. Carte blanche pour Ouyahia et un autre mandat pour Bouteflika Cette situation conduit les congressistes, après débat, réflexion et concertation, à soutenir la candidature d'Ahmed Ouyahia, la seule candidature d'ailleurs qui a émergé sans concurrent ni lièvre, pour briguer de nouveau le poste de SG de la deuxième force politique du pays. Ce à quoi les congressistes auraient proposé, après avoir arrêté les résolutions finales des huit congrès régionaux, d'aller vers des motions de soutien pour le plébiscite inconditionnel d'Ouyahia aux commandes du parti jusqu'en 2013. Et sans cacophonie. C'est dire que la réélection triomphale d'Ouyahia sera sans l'ombre d'un doute une “non-surprise” tant que le prochain congrès, qui se tiendra les 25, 26 et 27 juin à Alger, est déjà ficelé par les congressistes qui estiment qu'“Ouyahia est l'homme du consensus”. Pourtant, nous dit-on, le patron du RND a tenu à s'éclipser durant toute la période de ces huit congrès régionaux pour laisser libre le débat, comme c'est le cas du congrès d'Alger dirigé par Tahar Bouzghoub, Abdelkrim Harchaoui, Miloud Chorfi et Saïd Medour. Mieux, Ouyahia n'a donné aucune orientation particulière aux modérateurs de ces congrès, contrairement aux règles d'usage. Ce qui a d'ailleurs laissé libre champ à des interventions fleuves de certains congressistes et au débat contradictoire. Sur un autre plan, le parti d'Ouyahia s'est également exprimé sur la situation sécuritaire et sur la poursuite de la lutte antiterroriste. Tout en condamnant fermement les derniers attentats terroristes perpétrés par El-Qaïda dans notre pays et la médiatisation de faux bilans (attentats de Beni Amrane) et d'informations erronées (attentat de Bouira) par deux agences de presse étrangères, le chef de cabinet d'Ouyahia, Abdesslam Bouchouareb, a dans son allocution d'ouverture au congrès de Béjaïa rappelé “la nécessité de s'armer de prudence et de sérénité pour combattre le fléau du terrorisme, d'une part, et faire face aux rumeurs visant à saper le moral, la stabilité et l'unité du peuple algérien, d'autre part (…) tout en condamnant les rumeurs insidieuses colportées par certains médias internationaux au cours de cette semaine autour de prétendues opérations terroristes dans la wilaya de Bouira”. Lors d'un point de presse animé hier à Zéralda par le porte-parole du parti, M. Chorfi, celui-ci a précisé que les congressistes ont adopté plusieurs résolutions, notamment le soutien au programme de redressement national du président Bouteflika et l'appel du parti à celui-ci pour briguer un troisième mandat, sans pour autant évoquer la révision de la Constitution. Il faut noter que le dernier congrès consacré à la communauté algérienne établie à l'étranger se tiendra les 22 et 23 juin à Zéralda. Près de 1 500 congressistes, dont 20% de la composante sont des femmes, sont ainsi attendus, du 25 au 27 juin à l'hôtel El-Aurassi, pour assister au 3e congrès national du parti. FARID BELGACEM