L'Iran sera “anéanti” s'il s'avise “d'attaquer” l'Etat d'Israël, a lancé le ministre israélien des Infrastructures et ancien ministre de la Défense, Binyamin Ben Eliezer, dans une interview au quotidien russe Kommersant, paru hier. Le bras de fer israélo-iranien continue et le ton se durcit. “Que Téhéran essaie seulement d'attaquer Israël et l'Iran sera anéanti”, a déclaré le ministre, considéré comme un faucon de la politique étrangère israélienne, à l'occasion d'une visite en Russie. “Nous ne planifions aucune attaque contre l'Iran”, a-t-il ajouté, interrogé sur les manœuvres militaires israéliennes effectuées début juin en Méditerranée. Mais “pour éviter les catastrophes, le monde doit prendre des mesures concrètes avant qu'il ne soit trop tard”, a-t-il poursuivi. Ben Eliezer a affirmé ne pas viser les compagnies russes, dont certaines sont engagées dans la construction de la première centrale nucléaire en Iran à Bouchehr. “Le dialogue entre les autorités russes et israéliennes est excellent. La Russie comprend nos problèmes et nos inquiétudes”, s'est-il félicité. Téhéran garde son habituel sang-froid, et le porte-parole du gouvernement iranien, Gholamhossein Elham, a jugé “impossible” une éventuelle attaque israélienne contre les installations nucléaires de Téhéran, qualifiant Israël de “régime dangereux et obstacle à la paix et au calme dans la région et dans le monde”. Plus menaçant, l'ayatollah Ahmad Khatami a mis en garde : “Si les ennemis, les Israéliens en particulier et leurs partisans aux Etats-Unis, cherchent à recourir à la force, qu'ils soient certains qu'ils recevront un coup terrible à la figure.”Pour sa part, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a jugé que les grandes puissances avaient échoué dans leurs efforts pour contraindre l'Iran à suspendre son programme nucléaire. “Les puissances tyranniques ont utilisé tous leurs moyen, mais elles n'ont pas pu briser la volonté de la nation iranienne”, a-t-il déclaré. DJAZIA SAFTA/Agences