Hier, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a averti que l'Etat hébreu allait réagir de “façon sévère et disproportionnée” aux tirs de roquettes palestiniennes depuis la bande de Gaza en dépit du cessez-le-feu, qui entré en vigueur il y a deux semaines. En dépit du bilan négatif de l'offensive militaire de trois semaines lancée le 27 décembre dernier contre la bande Gaza, et qui s'était soldée par la morts de plus de 1 300 Palestiniens et près de 6 000 blessés, Israël menace de reprendre ses attaques, sous prétexte que les tirs de roquettes n'ont pas cessé. “Nous avons dit qu'en cas de tirs de roquettes vers le sud du pays, il y aurait une réplique israélienne sévère et disproportionnée”, a affirmé hier à la presse Ehud Olmert avant le début du Conseil des ministres israéliens hebdomadaire. Très menaçant, le chef du gouvernement israélien a indiqué : “J'ai donné l'instruction à l'armée, via le ministre de la Défense, de préparer une réplique israélienne adaptée aux circonstances, et cette riposte interviendra au moment, à l'endroit et de la manière que nous aurons choisis.” Olmert a même fait planer la menace que l'offensive sera plus violente encore en soulignant : “Nous n'accepterons pas de revenir aux anciennes règles du jeu et nous agirons de façon à en finir avec les tirs incessants qui empêchent le retour à une vie normale pour les habitants du sud du pays.” Ces déclarations sont confortées par celles du ministre de la Défense, Ehud Barak, lequel a pour part affirmé qu'Israël allait “mener autant d'actions que nécessaire”. Pour rappel, sept roquettes ont été tirées vers Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. C'est le même son de cloche du côté du ministre israélien des Infrastructures Binyamin Ben Eliezer, qui est aussi membre du cabinet de sécurité, avait déjà affirmé hier matin à la radio militaire qu'Israël devait “réagir de façon dure et immédiate”, sans tenir compte des élections législatives du 10 février. Quant au favori des sondages pour devenir le prochain Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu du Likoud, il a appelé, à plusieurs reprises, le gouvernement à répondre avec “un poing de fer” à la poursuite des tirs de roquettes sur le sud d'Israël. Reste à savoir maintenant, s'il ne s'agit que d'une simple manœuvre électoraliste d'Ehud Olmert pour permettre à, son parti, Kadima, de refaire son retard sur le Likoud, comme l'affirme le Hamas, qui accusé hier le Premier ministre israélien de lancer des menaces de représailles militaires à la suite de tirs de roquettes de Gaza pour des raisons électorales à l'approche des législatives israéliennes du 10 février. “Les déclarations d'Olmert constituent une manipulation qui s'inscrit dans la campagne électorale israélienne”, a déclaré le porte-parole du Hamas Taher al-Nounou dans un communiqué publié à Gaza. Il a également ajouté : “Nous condamnons les déclarations d'Olmert et d'autres responsables israéliens qui menacent la bande de Gaza. Il s'agit d'une tentative pour trouver une fausse excuse afin de déclencher une escalade de l'agression visant les Palestiniens.” La même source indiquera que ces menaces visent à “faire échouer les efforts déployés par l'Egypte pour instaurer le calme tout en exerçant des pressions pour que le peuple palestinien se soumette aux conditions présentées par Israël lors de ces discussions”. Merzak T./Agences