Réagissant au rappel, par Washington, que l'option militaire reste sur la table dans le dossier nucléaire iranien, le représentant du guide suprême Ali Khamenei au sein des forces navales des Gardiens de la révolution, l'hodjatolislam Ali Shirazi, a rétorqué qu'en cas d'attaque contre ses installations nucléaires, Téhéran “mettra le feu” à Tel-Aviv et à la flotte militaire américaine dans le Golfe. Les menaces américaines et israéliennes de recourir à la force contre l'Iran pour stopper son programme nucléaire n'ont pas laissé de marbre les responsables iraniens. Cette fois, c'est l'hodjatolislam Ali Shirazi, représentant du guide suprême iranien Ali Khamenei, qui s'est chargé de répondre à Washington et Israël. Selon l'agence Fars, il a déclaré : “Le régime sioniste fait actuellement pression sur les dirigeants de la Maison-Blanche pour préparer une attaque contre l'Iran. S'ils commettent une telle stupidité, la première réponse de l'Iran sera de mettre le feu à Tel-Aviv et à la flotte américaine dans le Golfe persique.” Cet avertissement coïncide avec les manoeuvres navales dans le Golfe des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique, pour améliorer la “capacités de combat des unités balistiques et navales”. Selon la même source, “les manoeuvres Grand Prophète III, auxquelles participent les unités balistiques aériennes et des unités navales des Gardiens, se déroulent en ce moment”, et leur objectif est d'améliorer les “capacités de combat des unités balistiques et navales” des Gardiens de la révolution. C'est dire que les Iraniens prennent très au sérieux les menaces israéliennes et américaines et se préparent en conséquence. Pour information, les Gardiens de la révolution islamique, une armée parallèle créée au lendemain de la victoire de la révolution de 1979, possèdent leurs propres forces terrestres, navales et aériennes. Ils disposeraient, selon les médias occidentaux, de nombreux missiles, notamment les Shahab-3 capables d'atteindre le territoire israélien et les bases militaires américaines dans la région. Cette réaction du représentant de Ali Khamenei suit les déclarations du chef des Gardiens, le général Mohammad Ali Jafari, lequel avait déjà menacé samedi dernier “les ennemis” de l'Iran de “frappes fatales” dans le Golfe, en affirmant que “les tactiques (...) de guerre éclair des bateaux des Gardiens ne laisseront aucune chance de s'enfuir aux ennemis”. Il a notamment indiqué que Téhéran pourrait fermer le détroit stratégique d'Ormuz, par où transite environ 40% du pétrole mondial, si les intérêts de l'Iran étaient en jeu. Dans le même ordre d'idées, l'ambassadeur iranien à Londres, Rassoul Movahedian, a déclaré, hier, à l'agence officielle Irna que l'Occident “perd son temps” en demandant la suspension de l'enrichissement d'uranium parce que, selon lui, “la question de la suspension de l'enrichissement d'uranium appartient à l'histoire, et l'Occident, en insistant sur cette demande illégale et illogique, ne fait que perdre son temps”. Pour rappel, l'Iran a remis, vendredi, à Javier Solana, chef de la diplomatie de l'Union européenne, une réponse — qui n'a pas été rendue publique — à un ensemble de propositions destinées à l'inciter à suspendre ses activités nucléaires les plus sensibles. K. ABDELKAMEL