En marge du Séminaire sur la qualité de l'eau qui a pris fin, hier, à El-Oued, M. Attar, ministre des Ressources en eau, a effectué une visite d'inspection dans la ville d'El-Oued et dans les localités de Djemaâ et Mansoura, distantes de 100 km du chef-lieu de la wilaya. Parlant de sa visite, le ministre n'a pas manqué de mettre l'accent sur la “mauvaise gestion” du secteur. Et loin de vouloir accabler les cadres régionaux de l'hydraulique, le ministre n'a pas hésité de pointer un doigt accusateur sur la source des décisions et déclarer sans ambiguïté : “Il ne faut pas accabler les cadres de l'hydraulique. Ils n'ont pas les moyens de mener à bien leur mission.” Et de lâcher : “Les prévisions doivent se faire à un niveau central. On doit définir des stratégies et faire des projections à long terme. Je reproche aux gens de ne pas avoir des visions futuristes.” Une colère justifiée : le refroidisseur de Mansoura qui a coûté plusieurs milliards de centimes s'est retrouvé à l'arrêt après avoir fonctionné une année seulement. Le ministre a également appelé à enclencher d'urgence une étude pour déterminer les causes et aboutir à un diagnostic des puits albiens et leur état et ce, avant qu'ils soient tous bouchés du fait de l'entartrage. “Sur les quatorze puits qui existent, je ne connais pas la situation exacte et je ne veux pas attendre qu'il n'y ait plus d'eau ou qu'une catastrophe arrive”, y a-t-il averti avant de s'attarder sur les raisons à l'origine du “malaise” touchant le secteur. “Pendant les années 1990, le secteur a été laissé de côté. Il n'y avait pas d'argent, pas de moyens, pas de stabilité en plus de l'insécurité. Autant de facteurs qui ont amené la situation au pourrissement”, a-t-il déclaré. Et de continuer sur une note d'optimisme : “Aujourd'hui, il y a l'argent et les moyens, il faut donc rattraper les retards.” Le ministre a relevé qu'il existait une réelle avancée dans la prise en charge du problème de la remontée des eaux. Mais le plus urgent des problèmes demeure celui des puits albiens, notamment au niveau du canal de oued Righ, qui connaît une situation catastrophique. “Il n'y a aucun entretien, ni sur le canal principal ni sur les canaux secondaires. Il faut traiter cela en urgence. Cela nécessite une organisation spéciale, soit avec l'Office responsable du périmètre irrigué de Oued Righ, sinon il faut ramener des entreprises privées. Cela ne pourrait d'ailleurs que générer de l'emploi au niveau de cette région”, a-t-il déclaré. L'essentiel pour le premier responsable du secteur de l'eau est de curer au plus vite le canal qui mobilise 432 000 m3 d'eau par jour mais qui, malheureusement, se perd dans le chott, s'évapore ou encore atterrit chez nos voisins tunisiens. “Nous sommes parfaitement capables de traiter cette eau et la récupérer pour irriguer ensuite au minimum 10 à 15 000 hectares nouveaux.” Attar s'est cependant rendu à l'évidence reconnaissant que, dans l'immédiat, il n'existait aucune solution. N. S.