Jamais l'annonce des taux de résultat n'a pris une telle tournure et autant de temps que cette année. En effet, la saga n'est pas encore finie, puisqu'un autre rendez-vous a été donné aux directeurs de l'éducation dans 10 jours, pour une rencontre d'évaluation des résultats du baccalauréat 2008. Après un long discours sur la démocratisation de l'éducation nationale ainsi que des éloges au système de la réforme scolaire, qui a apporté, selon le ministre, des résultats “inédits”, jamais enregistrés depuis l'Indépendance, Boubekeur Benbouzid a tenu à préciser que la session n'est pas la première de la réforme. “Il faut attendre 2015 pour dire que c'est une édition de bac 100% réforme car les bacheliers de cette année ont débuté leur scolarité dans l'ancien système. Toutefois, il y a de quoi être fier de ces résultats, mais le chemin est encore long”, a déclaré Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, lors de la rencontre avec les directeurs de l'éducation qui a eu lieu au siège du ministère. Après plus d'une semaine de l'affichage officiel des résultats du baccalauréat, le premier responsable de l'éducation est revenu, encore une fois, sur les taux. Après l'avoir annoncé, il y a quelques jours, rappelant que les résultats de cette session ont dépassé de 5 à 6% le taux de l'année précédente ; cette fois-ci, le ministre s'est contenté de présenter simplement le record de la promotion des bacheliers issus du programme de la réforme, qui a atteint les 55,04%. Tout en notant que cette évolution est sans précédent, le ministre a “exhibé” sa joie, en rappelant que c'est une amélioration qualitative avec 36,68% de bac avec mention, soit près de 53 174 ; à savoir 3 mentions excellent et 1 106 candidats qui ont obtenu la mention très bien. Interrogé par les journalistes sur le taux national de la session 2008, le ministre a avoué qu'il était de 53,29% à l'échelle nationale pour les deux systèmes. Un taux qui est en baisse comparé à celui de l'année dernière puisqu'il était de 53,29%. Afin de convaincre les présents, le ministre s'est “enfoncé” dans une explication, jugée “logique” à son avis. “Les choses sont simples et les chiffres parlent d'eux-mêmes, nous n'avons jamais enregistré un taux de 55,04%, donc c'est le meilleur taux depuis l'Indépendance. Par ailleurs, nous n'avons pas comptabilisé les résultats de l'ancien système, qui est de 50,22%, car nous la considérons comme une session de rattrapage pour ceux qui n'ont pas eu leur bac l'année dernière”, a-t-il annoncé. Une déclaration qui a semé “l'incompréhension” des présents, car il n'a jamais était question de rattrapage, puisque les bacheliers de l'ancien système l'ont présenté au même titre que les autres candidats, les mêmes conditions d'examination et à la même date. Précisant que le rattrapage se veut être d'abord une session particulière avec une date différée par rapport aux autres. Cependant, on apprend également que la wilaya de Tizi Ouzou est en tête de classement avec un taux de 74,74%. La deuxième place a été réservée à la wilaya de Mascara avec 73,83% et Guelma avec un score de 70,70% qui arrive à la troisième place. Concernant les résultats de l'ancien système, la wilaya de Tizi Ouzou reste toujours en haut de la liste avec un taux de 64,54%. La deuxième place est revenue à la wilaya d'Alger avec 62,13% et Mascara qui conserve son classement parmi les trois premiers de liste avec un taux de 61,12%. Les écoles privées ont enregistré un taux de 32,61% et les candidats libres 22,84%. Il n'a pas manqué d'informer que des établissements secondaires enregistrent un taux de 100% de réussites. Afin de récompenser les lauréats du baccalauréat, le ministre a déclaré qu'un budget de 40 milliards de centimes est destiné à payer les cadeaux et faire la fête avec ces derniers. Pour ceux qui ont été attrapés en train de tricher, le ministre a donné l'ordre de les sanctionner. Ils sont 438, à savoir 153 candidats scolarisés à être privés d'études et de l'examen pendant 5 ans et cette peine est doublée pour les 285 candidats libres qui ont copié. Notons également que des cas d'usurpation d'identité ont été enregistrés. Pour cela, ils seront traduits devant la justice. Interrogé sur le problème des enseignants contractuels qui sont en grève de la faim depuis trois jours, le ministre a déclaré : “Je suis de tout cœur avec ces enseignants qui ont fait leur travail durant les pires années de l'Algérie, mais je ne peux pas faire du social dans un secteur aussi sensible à savoir que celui de l'éducation.” Pour cette catégorie d'enseignants, le ministre leur propose de passer l'examen le 29 juillet prochain au même titre que tous les autres licenciés. Rappelons qu'il s'agit de 26 000 postes budgétaires pour le secteur de l'éducation nationale. Nabila Afroun