L'accord sur les relations entre les Etats-Unis et l'Irak ne contiendrait pas de date précise de retrait des troupes de combat américaines, a assuré lundi la Maison-Blanche. En pleine cacophonie entre Washington et Bagdad, la Maison-Blanche a dit que cet accord ne serait probablement pas conclu avant fin juillet, comme elle le voulait, et que cela pourrait prendre “quelques jours” de plus. Les deux gouvernements sont en train de négocier un partenariat à long terme, et son aspect le plus important, les conditions de la présence militaire américaine au-delà du 31 décembre, après l'expiration du mandat de l'ONU sous lequel opèrent les soldats américains. Depuis jeudi, les déclarations de part et d'autre sur une éventuelle date de retrait américain sèment la confusion. Pour les dirigeants irakiens, c'est l'occasion d'affirmer la souveraineté de leur pays avec une nouvelle force. Pour le président George W. Bush, il s'agit de ne pas paraître accepter ce qu'il a toujours refusé : ce qu'il appelle une date “arbitraire” ou un “calendrier artificiel” de retrait. Le sujet est d'autant plus sensible qu'il est l'un des grands thèmes de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Depuis jeudi et l'annonce par le gouvernement américain d'un accord de principe pour déterminer un “horizon temporel général” au-delà duquel les troupes de combat américaines auraient quitté l'Irak, la Maison-Blanche dément être en train d'accepter ce à quoi M. Bush s'est toujours opposé. L'accord que Washington et Bagdad négocient depuis des mois contiendra une date “souhaitabl” (autrement dit : non contraignante) et “souple” à laquelle les Irakiens auront repris en main la sécurité du pays, a indiqué la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino. Elle a insisté sur le fait que cet “horizon” dépendrait uniquement des conditions sur le terrain et qu'il pourrait être repoussé si les forces irakiennes n'étaient pas capables alors d'assumer la sécurité et assuré que le Premier ministre Nourrir al-Maliki en avait convenu lors de la vidéoconférence qu'il a eue jeudi avec M. Bush. Or, selon des propos rapportés samedi par Der Spiegel, M. Maliki a dit au grand hebdomadaire allemand soutenir le plan de M. Obama de retirer les troupes de combat américaines d'Irak dans les 16 mois s'il est élu. Ali Debbagh, le porte-parole du gouvernement irakien, a indiqué ensuite que les propos de M. Maliki avaient été mal compris et mal traduits. La porte-parole de la Maison-Blanche a paru exprimer un certain mécontentement en déclarant que parler des négociations dans la presse n'était pas “le meilleur moyen de négocier un accord”. Elle a clairement signifié que les Irakiens manœuvraient dans les ultimes stades des négociations pour obtenir le meilleur résultat possible. Cependant, “je ne crois pas que nous serons en mesure de finaliser cet accord d'ici à jeudi” de la semaine prochaine, a-t-elle admis, faisant clairement référence à l'objectif initialement énoncé de conclure d'ici au 31 juillet. “Nous travaillons à cette fin, mais cela pourrait prendre quelques jours de plus après cela”, a-t-elle dit. DJAZIA SAFTA/AGENCES