Visite surprise et inattendue de Bush en Irak et en Afghanistan Le président américain, qui s'apprête à quitter la Maison- Blanche avec une cote de popularité catastrophique, a estimé à Bagdad que la chute de l'ancien président irakien Saddam Hussein avait été une bonne chose tout en admettant que sa guerre a été difficile. Tardifs aveux pour un président qui a tenu à faire ses adieux aux soldats stationnés en Irak. Il s'est rendu dans le pays de sa déconfiture dans le plus grand secret et dans des sites fortifiés et parfaitement sécurisés. Comme son ultime voyage dans la région, le quatrième à Bagdad depuis la guerre de 2003, coïncide avec le nouvel accord de sécurité conclu le mois dernier entre Washington et Bagdad, Bush a également tenu à féliciter les autorités irakiennes pour leur sollicitude. Il a eu des entretiens avec le président irakien Djalal Talabani, ses deux vice-présidents et le Premier ministre Nouri al Maliki. Le pacte de sécurité entre Bagdad et Washington prévoit le retrait d'Irak des troupes américaines d'ici à la fin 2011. Selon le général David Petraeus, commandant en chef du Centcom, vaste zone d'opérations américaines qui couvre notamment l'Irak et l'Afghanistan, il a récemment souligné que les violences en Irak étaient revenues à leur plus bas niveau depuis la mi-2003. Mais, a-t-il ajouté, si les gains en termes de sécurité sont perceptibles, la situation demeure précaire. Près de 140 000 GI's et marines sont toujours présents sur le terrain après cinq ans et demi d'une guerre qui a coûté la vie à près de 4 200 militaires américains. Le soutien de chefs tribaux sunnites à la lutte contre Al-Qaïda a permis la prise en charge progressive des opérations de police à Bagdad et dans les autres grandes localités du pays par les forces de sécurité irakiennes. En réalité, Bush, conscient que l'opinion dans son pays considère de plus en plus que sa guerre en Irak était une erreur, veut adresser un message, voire un avertissement à son successeur : Obama est invité à gérer l'héritage de huit années de politique étrangère républicaine. L'Irak sera l'un des premiers dossiers auquel le premier noir des Etats-Unis devra s'attaquer après sa prise de fonction le 20 janvier. Le futur président avait dit lors de la campagne électorale qu'il souhaitait parvenir à un retrait des troupes de combat dans les seize mois. Toutefois, le nouveau pacte de sécurité américano irakien pourrait obliger à des ajustements de calendrier et à un maintien pour une durée plus longue que prévue des soldats sur place. R.Gates, le patron du Pentagone de Bush reconduit par Obama, veillera au grain. Bush s'est rendu compte qu'il était honni et malgré un dispositif de sécurité au top, en pleine conférence de presse à Bagdad, il devait échapper de justesse dimanche soir à un jet de... chaussures provenant d'un journaliste irakien furieux des propos du président américain sur la guerre en Irak. " “C'est un baiser d'adieu espèce de chien!”, a hurlé l'homme en lançant une première chaussure, puis une seconde, en direction du visage présidentiel, avant d'être maîtrisé et plaqué au sol par d'autres Irakiens. Bush s'est ensuite rendu à Kaboul pour également remercier Hamid Karzaï, à qui il a confirmé que les états-Unis ne le lâcheront pas. “Vous pourrez compter sur la prochaine administration comme vous avez pu compter sur celle-ci”, a-t-il précisé à un président afghan dont l'autorité ne dépasse pas Kaboul et doit son maintien à la présence de 65 000 militaires étrangers, dont 30 000 Américains. Face à une multiplication des actes de guérilla jugée alarmante dans les chancelleries occidentales, le général David McKiernan, commandant des forces de l'Otan, réclame quatre brigades de combat supplémentaires, soit 20 000 hommes environ. D. B./Agences