Hier encore, la population de Maâmar, localité située sur la RN25 au nord de la ville de Draâ El-Mizan, dans le sud de la wilaya de Tizi Ouzou, a fermé cet important axe routier pour exprimer sa colère à l'égard du mépris des autorités locales, lesquelles ne répondent pas à ses revendications. Sur les lieux, des objets hétéroclites — des pierres et des troncs d'arbre — jonchaient cette route dans les deux sens. Aucun véhicule n'était autorisé à passer au-delà de ces barricades de fortune. Des jeunes veillaient à ce que personne n'y traverse. Les autorités ne tiennent pas leurs engagements. Si nous recourons aujourd'hui à cette forme d'action, c'est parce que nous avons tout essayé. Vous pouvez même lire tous les rapports adressés à tous les niveaux de l'administration. Personne ne se soucie de nos problèmes quotidiens, nous dira le porte-parole des comités de village avant d'énumérer toutes leurs revendications. “Le chemin, qui mène aux hameaux de la partie haute de Maâmar, est impraticable. Il a subi quelques réfections qui n'ont pas résisté plus de 6 mois. Même les automobilistes refusent de desservir ces villages”, ajoute notre interlocuteur. Les autres revendications concernent la résorption de l'habitat précaire. “C'est une cité qui date de 1963. La plupart des familles recasées avaient tout perdu durant la guerre de Libération nationale. Chaque famille, dont certaines comptent jusqu'à 20 membres, n'a que deux pièces et une petite cuisine. Ces habitations que vous voyez sont inhabitables. Elles ont été touchées par le séisme de 2003, mais personne n'a bénéficié d'un sou pour les réparations. On nous dit toujours qu'il y a un programme pour la résorption de cet habitat, en vain”, clamera encore une personne âgée. Dans leur plate-forme, on peut lire aussi que la plupart des hameaux n'ont pas d'éclairage public ni encore moins d'assainissement. Alors que les élèves scolarisés à Draâ El-Mizan ne bénéficient pas du ramassage scolaire à l'exception des filles. “Il faut que les autorités prennent en charge tous ces problèmes”, grondera une voix parmi la foule à qui l'on vient d'annoncer l'arrivée d'une délégation conduite par le chef de daïra de Tizi Guenif (intérimaire de celui de Draâ El-Mizan, en congé) et de trois élus à savoir Hocine Ouarichi (1er vice-président), Dahmani Saïd et Rabah Chemloul. Un autre citoyen nous signalera que l'eau qui leur arrive des forages de Kantidja a un goût désagréable. “Il faudra même acheter de l'eau pour boire”, ajoute-t-il. Dans l'après-midi d'hier, la délégation et les représentants des citoyens discutaient encore sur les voies à suivre pour remédier à cette situation. O. Ghilès