Pour la deuxième journée consécutive, la RN72 reliant le nord de la wilaya à la ville de Tizi Ouzou est restée bloquée par les citoyens du village Larbaâ au niveau de la commune de Makouda. Avant-hier, les villageois ont barricadé la voie à l'aide de pneus incendiés, empêchant les usagers venant de plusieurs communes, de rejoindre par cet axe routier, la ville des Genêts. Arrivant de Mizrana, Tigzirt, Iflissen, Boudjima, voire des localités de Makouda, les voyageurs ont dû rebrousser chemin pour faire le détour depuis Attouche, région située à quelques encablures de Boumerdès. Sur les lieux, hier matin, les relents de la fumée étaient toujours présents. Des pneus brûlaient encore et la route demeurait fermée par des dizaines de jeunes gens en colère. Leurs représentants exprimaient le raz-le-bol de la. population et mettent en exergue le laisser-aller dont ils sont victimes de la part des élus locaux. «Ils nous ont abandonnés dans la poussière pendant qu'ils se promenaient en vacances en France», s'écriait un jeune. En effet, la localité, bien que distante uniquement de trois kilomètres du chef-lieu de la commune de Makouda, la route reste jusqu'à présent sans bitume. Pourtant, estiment les villageois, toutes les localités de la commune, ont été dotées d'enveloppes budgétaires pour le bitumage de leurs pistes. La route qui relie Larbaâ à la RN12 devient chaque hiver impraticable à cause de la boue. L'été, la poussière est maîtresse des lieux. Cependant, les causes de la colère ne se limitent pas uniquement au mépris des élus locaux. Hier, sur les lieux, les gens parlaient aussi de transport de voyageurs. Paradoxalement, Makouda souffre de manque de transport malgré l'abondance des véhicules privés. «Ces gens ne veulent pas travailler. Après deux voyages (la matinée et la mi-journée), les transporteurs arrêtent leur activité en nous abandonnant à Tizi Ouzou», raconte un villageois, visiblement en colère contre le manque de professionnalisme des transporteurs des voyageurs de sa commune. En fait, le transport est le créneau qui pose le plus de désagréments à la population, comme aux responsables dans la wilaya de Tizi Ouzou et non uniquement à Makouda. Toutefois, c'est celle-ci, qui souffre plus que les autres daïras. Le chef-lieu reste inaccessible aux citoyens de la commune de Boudjima, qui relève de la même circonscription faute de ligne de transport. Pis encore, les véhicules de cette commune qui suppléent au manque de transport de la commune de Makouda font face à l'interdiction de circuler sur le territoire de leur daïra. Ces désagréments ajoutés à l'attitude méprisante des responsables constituent un véritable facteur déclencheur de la colère qui explose à la figure «de certains élus vacanciers».