Monument Watch, dans son dernier rapport, le classe parmi les 100 sites en danger nécessitant la préservation. Lui, c'est le mausolée Medracen, au cœur du territoire de la tribu massyle, qui attend toujours le redémarrage de l'opération de sa réhabilitation dont les travaux sont à l'arrêt depuis trois ans. Effectivement, le tombeau de Medracen, mausolée d'un roi numidie, situé à 35 kilomètres au nord-est de Batna, datant d'avant la seconde moitié du IIIe siècle avant J-C, de forme pyramidale mesurant 59 mètres de diamètre et 18,50 mètres de hauteur et orné de 60 colonnes d'ordre dorique attend que l'on “panse” ses blessures causées par les affres des intempéries ou les mains des destructeurs. Les quelques pierres de taille n'ont pas encore été remises à leurs places au niveau des gradins. Les brèches sont béantes et les quelques feuilles de zinc, qui les couvrent, semblent insuffisantes, pour les protéger contre les ruissellements des eaux de pluie, qui risquent avec le temps de s'infiltrer entre les pierres de taille et pourrir les troncs d'arbre qui continuent solidement à prêter leur dos à la charge de ces montagnes de pierres de taille. “Combien de temps encore, ces troncs d'arbre résisteront-ils à l'écrasement ?” Telle est la question que l'on se pose.Medracen mérite un sort meilleur parce que les travaux d'urgence entrepris jusqu'à lors sont loin d'atténuer les dégradations, en attendant que les travaux de réhabilitation démarrent. Le mausolée numide a beaucoup perdu de ses éléments décoratifs et risque de perdre toute son architecture. Dans le dossier relatif au secteur de l'urbanisme et de la construction, présenté le 7 juillet 2008 à la deuxième session ordinaire de l'APW de Batna, les prospecteurs indiquent que “dans le cadre de la préservation des sites historiques et culturels de la wilaya de Batna, une opération d'études et de réhabilitation du mausolée de Medracen est inscrite pour le préserver et une enveloppe financière de 40 000 000 de DA lui a été attribuée”. Le même document ajoute que “les travaux d'urgence sont réalisés et l'envoi de la première partie de l'étude spécifique à la réhabilitation du tombeau au ministère de la Culture pour donner son approbation a été effectué”. B. Boumaïla